Ce 19 Mai 2021 sonne comme une libération pour les amoureux de l’art. En effet, cette date est marquée par la réouverture lieux culturels. Cinémas, théâtres et musées ont désormais le droit d’accueillir du public tout en respectant les procédures sanitaires. C’est d’ailleurs avec engouement que les visiteurs ont redécouvert leurs musées favoris. Durant les sept mois de fermeture, de nombreuses voix s’élevait afin de demander l’accès à la culture. De leurs cotés, les musées se sont efforcés d’enrichir leurs propositions digitales afin de maintenir un lien avec le public.
Un public présent même en période de fermeture
Face à la pandémie et la fermeture des établissements culturels, les musées ont instinctivement développés leurs offres numériques. Désireux de répondre à la demande du public mais aussi avec l’envie de de conserver l’accès à la culture. Durant cette période, les établissements ont eu à cœur de maintenir les relations avec le public en proposant leurs collections sur les canaux numériques. Ces actions encouragées par le ministère de la culture au travers de l’opération #culturecheznous ont connus un succès immédiat. La couverture médiatique du mouvement a permis a de nombreuses personnes de découvrir les visites en ligne. Les sites internet des musées français ont connu une hausse significative du nombre de visiteurs. Ce constat est identique sur les réseaux-sociaux où le nombre de fans/abonnés des structures culturelles ont largement augmenter depuis le début de la pandémie.
Dès l’annonce du premier confinement, le Louvre a donné l’opportunité aux internautes de visités ses couloirs en réalité virtuelle. En offrant la possibilité de déambuler digitalement entre ses tableaux et ses statuts, le musée parisien indique avoir enregistré plus de : « 10,5 millions de visites virtuelles du 12 mars au 22 mai 2020 ». A titre de comparaison, il avait totalisé 14,1 millions de visiteurs physiques au cours de l’année 2019.
Google, un précurseur dans le domaine des visites virtuelles
Cependant, les visites virtuelles des musées ne datent pas de 2020. Les GAFA et notamment Google y ont vu une opportunité il y’a plus de dix ans. En effet, le géant américain souhaitait effacer la localisation géographique des œuvres en créant le Google Art Project. Ce projet avait pour but de rompre les frontières physiques des musées. Le catalogue du géant américain contient des collections internationales telles que celles du MoMA à New York, de la National Gallery de Londres, ou encore du musée d’Orsay à Paris. Les visites virtuelles sont présentées sous la même technologie 3D que Google Earth.
Une offre numérique diversifiée
Au-delà de ces visites virtuelles, bon nombre de musées proposaient des cours sur l’histoire de l’art, des ateliers, des conférences ainsi que des vidéos pour enfants. Pour le public, le développement de l’offre numérique des musées est une révolution. Désormais les amoureux de l’art ont la possibilité de découvrir des contenus exclusifs des musées du monde entier tout en restant chez eux. A titre d’exemple, le musée Victoria and Albert Museum de Londres propose depuis septembre des cycles de cours en ligne sous la forme d’un abonnement d’une valeur de 395 euros. Ainsi, plus de 500 internautes du monde entier ont souscrit à l’offre numérique du plus grand musée d’art décoratif du monde. A Montréal, le musée des beaux-arts a lancé une carte d’abonnement numérique à 40 dollars dans le but de proposé des collections numériques uniques à ses adhérents. De nombreux musées, notamment anglons-saxons, ont repérés une opportunité marketing dans la digitalisation de leurs services.
Une réouverture attendue
En France, cette logique commerciale est moins développée. Les établissements culturels sont pour la plupart subventionné par l’Etat. Ils ont pour rôle de développer et de faire découvrir la culture auprès du public le plus large possible. De ce fait, l’offre numérique des musées français est gratuite et reste plus ou moins limité aux visites en ligne. De plus, pour les habitués, les visites des couloirs des musées demeurent une expérience sensorielle. Profiter du calme des salles d’expositions et l’émotion que procure la vue d’une œuvre sont autant de sentiments impossibles à retransmettre par le biais des canaux digitaux.
Le goût des individus pour la rencontre physique avec les œuvres est indéniable. En témoigne, la fermeture des galeries d’art durant le dernier confinement. Victime de leurs succès et des files d’attente devant leurs portes, le gouvernement a choisi de revoir les mesures d’accès de ces lieux de vente d’art. Ces dernières qui attirent habituellement beaucoup moins de public que les musées ont été le témoin de l’envie des amateurs d’art de retrouver les salles d’expositions.
Malgré la fermeture des musées et le développement de leurs offres numériques, la pandémie a permis d’écarter l’idée d’un monde où les visites des lieux d’expositions seraient exclusivement virtuelles.