L’industrie du jeu vidéo est constamment en évolution grâce aux innovations technologiques et est de loin le premier média de loisir au monde.
Selon une étude portée par Bain & Company, une firme internationale de consulting en stratégie et management, d’ici 2027 ce secteur aura généré 200 milliards de dollars de plus que le cinéma et la musique, malgré les récentes fermetures de nombreux studios.
Devenu un véritable phénomène de société, le gaming n’est donc plus seulement une activité de divertissement, il représente un levier d’activation et de communication majeur et bénéficie d’un très grand potentiel d’évolution.
Si l’on veut comprendre le marché du jeu vidéo, nous devons tout d’abord nous attarder sur le public visé ainsi que sur leur mode de consommation. Car oui, nous ne jouons pas tous de la même manière ! Il est donc important que les développeurs ainsi que les éditeurs comprennent cette relation pour mieux concevoir des jeux et élaborer des stratégies marketing.
« Le marketing dans les jeux vidéo ne fonctionne pas pour les marques. À moins de bien connaître la cible, la plateforme et faire preuve de créativité. » – Arnaud Robin, head of gaming pour le studio créatif Swipe.
Comment réussir son opération marketing dans le gaming ?
Profils des joueurs : Mais qui joue aux jeux vidéo ?
Si nous comparons à il y a encore quelques décennies, le gaming est devenu un média de masse qui doit satisfaire tous les publics et n’est donc plus réservés à une niche de personnes. En réalité, NOUS sommes tous gamers et donc consommateurs dans notre quotidien.
Selon le rapport de Circana, en 2024 plus de 70% des Américains sont des joueurs dont 37% de personnes âgées de 45 ans ou plus, un pourcentage plus important que pour la génération Alpha.
En France, le jeu vidéo est le loisir numérique préféré des français annonce le Syndicat des Éditeurs de Logiciels de Loisirs (SELL), qui a réalisé une étude en 2024 auprès d’un échantillon de plus de 4000 individus âgé de 10 à 80 ans.
Il recense 38,3 millions de joueurs occasionnels, soit 7 Français sur 10 issus de toutes les catégories d’âges de la population. Parmi eux, 84% sont des adultes de 18 ans et plus, et 16% sont des enfants de 10 à 16 ans.
Si 70 % des français jouent occasionnellement, 52 % s’adonnent à cette activité au moins une fois par semaine et la parité entre hommes et femmes est quasi atteinte. Ceci contredit certains clichés persistants, malgré le fait que seul 15% des femmes se disent être gameuse (selon une enquête de IFOP).
Les seniors sont aussi naturellement de plus en plus nombreux : 43 % des plus de 65 ans sont des joueurs, soit 4,7 millions d’individus.
Une belle évolution, surtout que le gaming a été le seul secteur culturel à croître durant la crise sanitaire (+21% en 2020) et a permis à certaines personnes de découvrir un média qu’elles ne côtoyaient pas forcément avant.
Smartphone : le support qui a la cote avec les jeux mobiles
Il existe beaucoup de supports pour jouer aux jeux vidéo mais certains sont plus utilisés que d’autres. Selon l’étude de l’Insee datant de février 2021 , 96% des ménages possédaient un smartphone et 83% un ordinateur en 2019.
Même si ces équipements ne sont pas exclusivement destinés au jeu vidéo (contrairement à la console), cela a dû contribuer à démocratiser l’accès aux jeux.
Aujourd’hui, le téléphone portable est le support le plus utilisé pour jouer, tout âge confondu (devant les consoles de salon ainsi que les ordinateurs). Et fait intéressant, les femmes sont celles qui l’utilisent le plus.
Aux États-Unis, 92 % des personnes jouent sur leur smartphone ou leur tablette (source : Circana).
Cet engouement est expliqué par la présence grandissante des jeux mobiles qui sont la plupart du temps gratuits (free-to-play) et plus accessibles. En même temps, quoi de plus simple que de jouer pendant nos pauses ou dans les transports !
Sur smartphone nous retrouvons toute sorte de genre de jeu comme des Battle Royale (Fortnite), des MOBA (League of Legends : Wild Rift) ou bien encore des MMORPG (Genshin Impact · Cloud).
Mais 45% des joueurs smartphones jouent à des Jeux occasionnels (Jeux casual ou encore Hyper casual) comme par exemple Candy Crush.
Ces gamers occasionnels cherchent à se détendre avant tout. Ils ont un intérêt limité pour les jeux et ne passent pas des heures entières dessus. Ils ont donc tendance à se tourner vers des gameplay simples, intuitifs et rapides à prendre en main.
Un exemple récent de jeu casual qui cartonne est Pokémon TCG Pocket de Nintendo. Sorti fin octobre 2024, il adapte sur mobile le jeu de cartes Pokemon et a généré plus de 120 Millions de dollars en trois semaines. Un gros succès qui nous rappelle bien évidement Pokémon Go, un autre jeu mobile de la franchise et qui a généré plus de 8 milliards de dollars en 8 ans.
Le monde intense des hardcore gamers
À l’opposé des joueurs casual, nous trouvons les harcore gamers (les joueurs passionnés). Majoritairement masculins d’après l’enquête de IFOP, ce sont des passionnés assez exigeants, qui aiment le challenge et qui jouent plusieurs heures, au moins cinq fois par semaine.
Selon les experts GfK sur le site Nielseniq.com, en 2021, 47 % des joueurs sur console se classaient dans la catégorie hardcore, c’est à dire des personnes qui jouent beaucoup et à certains jeux spécifiques, contre seulement 15 % sur PC.
« Les profils socio-démographiques sont différents entre joueurs exclusifs PC et joueurs Console, qu’ils soient mixeurs ou exclusifs. Les premiers sont plus âgés et dépensent beaucoup plus pour leur matériel que les joueurs Consoles. » Aurore Duquesne, Consultante GfK Market Intelligence
Industrie du gaming en France : usages et tendances – GfK
Au delà des graphismes de haute qualité et une optimisation technique irréprochable, les harcore gamers recherchent avant tout une expérience immersive, complexe et gratifiante. Le gameplay des jeux auxquels ils jouent doit offrir des défis variés et un niveau de difficulté adaptable, récompensant la maîtrise des mécaniques.
Dark Souls 3, action RPG de dark fantasy développé par FromSoftware, fait parti de ces jeux très exigeants ayant marqué tous les gamers qui ont essayé de s’y frotter. Très punitif, il ne pardonne pas les erreurs des joueurs et il faut de la patience pour maîtriser les mécaniques de jeu afin d’en arriver à bout. Un bon challenge pour les harcore gamers.
Quand les joueurs passent pro
Si les hardcore gamers jouent pour le plaisir de la performance, les pro gamers (ou eSportif) eux en font leur métier et participent à des compétitions nationales ou internationales, sur internet ou en LAN (tournoi en réseau local).
D’une moyenne d’âge de 25 ans, ces gamers jouent principalement sur PC et suivent un entraînement intensif d’au moins 35 à 50 heures par semaine sur un seul et même jeu, afin d’affiner leurs réflexes et leurs stratégies (d’après le site pro-gamer.fr).
En 2023, le marché mondial de l’esport aurait généré 1,5 milliard de dollars, selon le rapport de Data Bridge Market Research, et connaîtrait une croissance spectaculaire ces dernières années.
Le MOBA (Multiplayer Online Battle Arena) le plus populaire au monde et le plus joué dans l’univers de l’esport est League of Legends, un jeu où s’oppose deux équipes de 5 joueurs qui doivent choisir parmi plus de 150 champions afin de créer une équipe complémentaire.
Sa compétition phare, les World Championship, est l’événement esport le plus suivi, avec notamment un pic de viewers qui a atteint le record de 5 millions de spectateurs lors des demi-finales 2024.
Et les autres types de joueurs ?
Même s’il l’on distingue très clairement trois types de joueurs, on se rend compte très vite qu’il n’existe pas de gamers « typiques ».
La communauté des jeux vidéo est aussi diverse que possible et il y a autant de types de jeux que de types de joueurs.
Par exemple, il y a le rétro gamer (joueur rétro) qui se passionne pour les jeux vidéo anciens, ou bien le speedrunner qui cherche à finir un jeu le plus rapidement possible, en exploitant les mécaniques et bugs.
Les gamers recherchent surtout des genres correspondant à leur style de vie et au temps qu’ils peuvent y consacrer.
Ils jouent avant tout pour se divertir et s’amuser et ce média leur permet de s’évader et de sortir de leur quotidien. Mieux encore, c’est l’occasion de partager un moment convivial avec d’autres personnes (en ligne ou en local) et d’avoir le sentiment d’appartenir à une communauté.
Voilà pourquoi il est important pour les créateurs de jeux vidéo d’adapter leurs productions et leurs stratégies marketing à des profils variés, en suivant les évolutions des publics et des tendances pour rester pertinents et compétitifs dans un marché en constante mutation.
Ce que l’on pourrait retenir c’est que, peu importe le type de joueurs, ils ont tous une chose en commun : ils adorent jouer.