1- Au fond… Tout est une question d’analyse de budget
Lors mon article 2, j’ai évoqué que le choix entre les sous, le marketing et la communication dépend de la vision artistique, des valeurs de l’équipe de production, et de la volonté de créer une expérience cinématographique authentique et mémorable. Cependant, tout ça a un prix, donc comment faire pour ne pas boire la tasse fasse à toute ces dépenses ?
A -Le partage des risques
Le chemin des films, de la création à la diffusion, est comme une danse stratégique où le marketing et la communication travaillent ensemble de manière astucieuse. Cela implique une collaboration fluide entre le producteur, le distributeur et ceux responsables de la diffusion.
*Le producteur a un double rôle important dans la création d’un film. D’un côté, il s’occupe des aspects artistiques en collaboration avec le réalisateur, tandis que de l’autre côté, il gère les finances, établissant le budget et cherchant des financements. Il collabore souvent avec d’autres coproducteurs pour obtenir les fonds nécessaires. La réussite d’un film dépend largement des compétences du producteur à réunir les fonds, à investir dans une communication efficace, et à atteindre les objectifs financiers fixés, tout en captivant le public.
*Le distributeur joue un rôle financier important en contribuant au financement du film. Il garantit au producteur un montant minimum de recettes pour le film qu’il distribue. La distribution, qui est essentielle pour la diffusion du film, implique différents supports tels que les salles de cinéma, le streaming, internet, la télévision payante etles plateformes payantes. Elle englobe également des activités de marketing et de communication, ainsi que des coûts liés aux doublages et sous-titres pour les plateformes. Le distributeur est généralement rémunéré en fonction d’un pourcentage des recettes d’exploitation.
*La diffusion d’un film implique souvent une collaboration avec les distributeurs. Pour promouvoir le film, on crée des documents de presse, des affiches, et d’autres matériaux publicitaires, comme des partenariats avec des marques ou des influenceurs. Le distributeur organise des lancements avec des événements spéciaux, des interviews, et un site web. Le film est ensuite projeté dans certains cinémas et des DVD sont disponibles quelques mois plus tard. Cette étape marque la fin d’une stratégie de marketing et de communication essentielle pour rendre le film visible et susciter des réactions du public. La réussite dépend de la coordination entre une campagne marketing bien planifiée, une sponsorisation intégrée avec habileté, et une communication efficace à toutes les étapes du processus.
B- Le choix n’est pas simple…
Trouver un équilibre entre économies et créativité, ou concilier rentabilité et préservation de l’originalité des films, devient essentiel. Lorsque la créativité est mise de côté pour privilégier les gains financiers, le cinéma court le risque de perdre sa diversité et son originalité, s’enfermant dans une uniformité préjudiciable.
Les grosses productions grand public comme Marvel, Batman et Star Wars illustrent cette approche efficace. De même, dans le cinéma français, certaines franchises persistent sans se renouveler, limitant ainsi leur communication et leur contenu (série et film policier, rediffusion, etc.).
Les créateurs des Avengers et de Marvel Entertainment n’ont pas besoin de se creuser la tête pour élaborer une stratégie marketing percutante. Ils n’ont pas à dépenser des efforts supplémentaires en engageant des influenceurs, car leurs films mettent en lumière des vedettes telles que Robert Downey Jr. et Chris Hemsworth, qui contribuent déjà à la promotion du film.
Un mois avant la date officielle de sortie, les deux comptes ont commencé à faire la promotion du film sur les réseaux sociaux.
Un autre exemple comme « Les Aventures d’Aladdin » prouve qu’une réflexion audacieuse sur la communication et le marketing faite par les producteurs peut être la clé a une rentabilité concrète. Les créateurs du film avec Kev Adams dans le rôle principal ont pris un pari audacieux en choisissant l’idole des adolescents pour incarner le personnage emblématique d’Aladin. Ils ont choisi comme stratégie de communication le bouche-à-oreille et ont positionné l’acteur en tête d’affiche, utilisant cela comme un atout majeur dans leur stratégie marketing (avec des avant-premières) L’objectif était clair : battre des records d’entrées et garantir la rentabilité du film.
Arthur Benzaquen, réalisateur du film, a réussi à obtenir un budget considérable d’environ 15 millions d’euros. Cette somme investie pour assurer une production de qualité et répondre aux attentes du public. Cette démarche financière a démontré la confiance des producteurs dans le potentiel commercial du film.
L’univers du cinéma jongle entre les défis financiers, les nécessités économiques et la recherche de rentabilité. Cependant, la réussite d’un film va au-delà des aspects financiers. Cela dépend de la capacité à captiver le public à travers des histoires uniques, appuyées par une communication efficace et un marketing réfléchi.
Dans l’ère de la pré-sponsorisation, les promotions traditionnelles dominaient, privilégiant la simplicité pour transmettre un message. Aujourd’hui, avec l’apparition du numérique et l’élaboration de stratégies de marketing et de communication plus élaborées, comment les promotions ont-elles évolué ? Quel est le choix optimal de promotions ?
2 -Des années 1800 aux années 2000
A- Comment c’etait à l’époque ?
Au commencement du cinématographe en 1895, la communication cinématographique s’appuyait sur des éléments comme les façades des cinémas. Ces structures physiques en plein air jouaient un rôle crucial dans la notoriété des cinémas. Leur présence constituait un gage de qualité pour les spectateurs, les incitant à découvrir les nouveautés cinématographiques.
La colonne Morris qui une structure cylindrique née au milieu du 19ème siècle est devenu un autre moyen de communication singulier pour le cinéma. Ces colonnes, omniprésentes dans les rues de la ville, constituaient des toiles publicitaires uniques.
De plus, la presse papier au début du 20ème siècle jouait un rôle prépondérant dans la promotion des films, capturant l’attention des lecteurs et suscitant l’anticipation autour des sorties cinématographiques.
Avec la naissance d’internet et des réseaux sociaux au début des années 2000, la communication cinématographique a connu une révolution. La digitalisation à ouvert de nouvelles perspectives, offrant des moyens instantanés de promouvoir les films. Les réseaux sociaux ont créé des communautés virtuelles, transformant la manière dont les spectateurs découvrent, partagent et anticipent les films. Tous cela marque un tournant majeur dans l’histoire de la communication cinématographique.
Ainsi, de la simple façade de cinéma aux plateformes numériques d’aujourd’hui, l’évolution des stratégies de communication raconte une fascinante *odyssée à travers le temps.
*L’idée d’un voyage à travers différentes époques. C’est une manière de décrire le parcours historique et évolutif des stratégies de communication dans le domaine cinématographique.
B- La révolution de la communication cinématographique dans l’ère moderne
Dans cette ère moderne, la communication cinématographique s’est transformée en une expérience simplifiée et instantanée grâce à la naissance des réseaux sociaux. Ces plateformes offrent un moyen rapide d’engager le public, établissant ainsi une proximité unique entre le monde du cinéma et ses spectateurs. La communication devient interactive, permettant aux fans de s’immerger dans l’univers du cinéma en temps réel.
L’évolution ne se limite pas aux films, mais s’étend également aux acteurs qui deviennent des figures proches de leur public. Des personnalités telles que Pierre Niney et The Rock utilisent activement les réseaux sociaux pour partager des moments de leur vie, établissant ainsi une connexion directe avec leurs fans. Cette proximité renforce l’engagement et l’attachement du public envers les acteurs et, par extension, les films qu’ils représentent.
La stratégie de communication pour le retour de la série « Lupin » sur Netflix a été une réussite remarquable. En vue de la sortie de la Partie 3, Netflix a adopté une approche innovante en créant des affiches de bijoux volés avec des visuels de grandes marques de luxe telles que Rolex, Cartier, Chanel, et Hermès.
La créativité audacieuse de cette initiative témoigne de l’évolution des stratégies de promotion dans l’industrie du divertissement, exploitant l’anticipation et la curiosité des spectateurs pour créer un l’impact rechercher.
Les réseaux sociaux offre également une visibilité aux films à budget plus restreint pouvant être reconnus et célébrés. La créativité devient un atout majeur, permettant à des œuvres moins connues de briller grâce à la viralité et au partage spontané sur des réseaux.
Malgré les avantages indéniables, cette modernité s’accompagne inévitablement de complications. Les nouveaux problèmes surgissent en parallèle avec les nouvelles opportunités.
Conclusion
Cette exploration de l’évolution des stratégies de communication et de marketing dans l’industrie cinématographique nous renvoie à des débuts modestes avec les façades de cinéma jusqu’à l’ère numérique où les réseaux sociaux façonnent les goûts et les attentes du public.
La proximité entre les acteurs et leurs publics avec la reconnaissance des films à petit budget grâce aux réseaux sociaux, contribue à créer un environnement cinématographique dynamique, alimenté par la créativité et l’innovation.
Cependant, la modernité apporte également son lot de complications. Les défis liés aux nouvelles technologies, aux tendances éphémères des réseaux sociaux et aux attentes toujours croissantes des spectateurs soulignent l’importance d’une adaptation continue.
Face à un paysage cinématographique en constante évolution, les producteurs, réalisateurs, et acteurs de diffusion sont confrontés au défi de dénicher le nouveau hit qui propulsera leurs films vers la renommée.
La recherche du buzz devient une quête stratégique pour assurer le succès et la visibilité d’une œuvre cinématographique.
En cette année 2024, une question audacieuse émerge dans le monde du cinéma : les réalisateurs oseraient-ils surfer sur la tendance des Bad Buzz ? Dans mon 4ème article nous découvrirons comment les films s’inspirent des tendances des réseaux, où la réalité surf avec la fiction, propulsant la communication et le marketing vers de nouveaux horizons en évoquant les côtés négatives.
Sources et Liens :
- https://medium.com/@madamevision/lupin-season-3-marketing-campaign-7a9f621fb00
- https://www.youtube.com/shorts/Z_ND271RKPY
- https://www.tangram-lab.fr/2023/05/23/levolution-des-moyens-de-communication-des-exploitants-de-cinemas-a-travers-les-epoques/
- https://www.lemagdelentreprise.com/dossier-455-sponsoring.html
- https://crefovi.fr/articles/financement-de-films/
- https://www.cairn.info/economie-du-cinema–9782348057847-page-49.htm
- https://www.cairn.info/revue-dossiers-du-crisp-2016-1-page-9.htm
- https://stardustmasterclass.com/actualites-un-film-combien-ca-coute/
- https://www.numerama.com/pop-culture/830137-comment-fonctionne-la-chronologie-des-medias.html
- https://www.europe1.fr/culture/les-nouvelles-aventures-daladin-une-strategie-marketing-bien-orchestree-2528291
- https://webnus.net/fr/how-did-marvel-studios-use-social-media-for-its-success/
- https://www.cairn.info/revue-hermes-la-revue-2014-3-page-166.htm
- https://www.cb-expert.fr/2020/05/18/marche-pub-francais-bilan-du-1er-trimestre-et-previsions-pour-lannee-2020/