
Vendredi matin. Le soleil hésite, le monde s’agite doucement, les agences – elles – restent concentrées. Enfin, pas toutes. Car pendant que certains s’évertuent à colmater les brèches d’un modèle de plus en plus poreux, l’intelligence artificielle, elle, a déjà discrètement redessiné le paysage. Elle s’est invitée dans nos campagnes, nos reportings, nos réflexes métier. Elle n’a pas demandé la permission. Elle a ouvert la porte, elle est entrée, et elle a commencé à ranger (ou déranger, c’est selon).
Mais pas de panique : si vous lisez ces lignes, c’est que vous êtes encore dans la partie. Que vous avez senti que quelque chose est en train de bouger, et que l’agence de demain ne ressemblera pas à celle d’hier, ni même à celle d’avant-hier 17h.
L’IA n’est plus un gadget. Elle est partout. Et surtout, elle est déjà là.
Non, l’IA dans les agences ce n’est plus Midjourney pour faire un visuel “wahou” ou ChatGPT pour trouver un nom de campagne. C’est devenu une infrastructure invisible qui propulse, alimente, automatise, anticipe.
– Analyse de données : modélisation d’audience, prévision de performance, clustering dynamique.
– Achat média : optimisation programmatique, bidding prédictif, détection d’opportunités en live.
– Création : génération de visuels, de messages, de vidéos, de voix.
– Personnalisation : DCO, contextualisation, scénarisation automatisée.
– Reporting : dashboards augmentés, synthèse intelligente, recommandations activables.
Le mythe de la délégation. La réalité de la transformation.
On pourrait se dire : “Génial, on va aller plus vite.” Mais l’IA ne fait pas que réduire le temps. Elle rebat les cartes. Elle ne délègue pas, elle réattribue. Elle force à penser autrement.
– Un stratège doit savoir lire un algorithme comme il lit un insight.
– Un créatif doit savoir prompter comme il sait pitcher.
– Un consultant doit comprendre comment fonctionne une API et un LLM, pas juste un funnel d’activation.
On cherche moins des “experts” que des chevaux de course hybrides : à l’aise dans la tech, brillants dans la stratégie, rapides dans l’exécution. Curieux, affutés, un peu inconscients aussi parfois.

Ce que ça change pour nous, agences.
La vraie mutation, elle est là : l’IA ne remplace pas. Elle exige.
– Les process deviennent plus fluides, mais aussi plus fragiles.
– Les briefs changent : une idée testable, scalable, mesurable.
– Le rapport client évolue : on attend de l’agence qu’elle pilote l’IA avec doigté.
Bref, on ne nous demande plus seulement d’exécuter. On nous demande de garder le cap dans la tempête numérique.
Ce qu’on va documenter ensemble
Cette révolution, on ne va pas la regarder passer comme un RER B un jour de grève.
On va l’explorer, l’analyser, la challenger. Dans les mois qui viennent :
– IA & créativité : amplifier ou aseptiser ?
– Éthique & performance : jusqu’où peut-on optimiser ?
– L’agence augmentée : à quoi ressemblera une équipe média en 2030 ?
– Panorama outils : ce qui existe vraiment, ce qui change la donne, ce qui fait perdre du temps.
En conclusion : le futur n’est pas automatique.
On a souvent dit que l’IA allait tuer l’agence. C’est faux.
L’IA va tuer les agences qui ne savent pas pourquoi elles sont là.
Nous, on sait.
On est là pour comprendre. Pour traduire. Pour accélérer. Pour conseiller. Pour construire. Pour livrer. Pour faire mieux. Pour faire sens. Pour faire simple. Pour faire ensemble.
Et tant qu’on n’oublie pas ça, aucun robot ne pourra nous remplacer.
Vivement le mois prochain.
(et pense à recharger ton prompt, ça va partir fort.)
À suivre…
L’IA n’est pas une vague passagère. C’est une lame de fond. Et dans un secteur aussi mouvant que celui des médias, mieux vaut apprendre à la surfer que de la subir.
Ce que je propose ici, c’est d’essayer de prendre un peu de hauteur. De comprendre ce qui est en train de se jouer. Et d’imaginer, ensemble, ce que pourrait être le futur des agences, à l’ère des intelligences artificielles.
