Avec une capitalisation boursière avoisinant les 1000 milliards de dollars et ses investissements dans de nombreux secteurs d’activité, Amazon est devenu un géant mondial, on ne vous l’apprend plus. En 2017, l’entreprise à racheté la chaîne de supermarchés Whole Foods pour 13,7 milliards de dollars, se diversifiant désormais dans la distribution de denrées alimentaires avec une idée derrière la tête.
Concurrencé par Alibaba, un autre mastodonte de l’e-commerce chinois, Amazon investit massivement dans la robotique et l’IA, pour proposer de plus en plus de suggestions d’achats précises et automatiser de A à Z pour ainsi faire des économies conséquentes et de livrer plus vite par la même occasion. En résumé, réduire ses coûts et augmenter sa satisfaction client.
C’est le 22 janvier 2018 qu’ouvre le premier magasin Amazon Go, à Seattle. Un magasin sommes toute, comme tous les autres, mais à l’intérieur, ni caisses, ni caissières, pas de dispositifs de paiement. Le parcours commence avec son téléphone, le client doit utiliser une application mobile reliée à son compte Amazon à l’entrée. À chaque fois que celui-ci glisse un produit dans son caddie, un logiciel l’enregistre. Puis, une fois que le client à terminer ses courses, une caméra à reconnaissance d’images scanne le caddie entier et le montant est directement débité en ligne, via le compte Amazon du client. De quoi fluidifier l’expérience client en supprimant l’attente en caisse !
Alors, on imagine bien que le magasin n’est pas dépourvu de salariés humains. Les automatisations et robotisations de certaines taches ne sont (pour le moment) pas disponibles. Ces nouveaux magasins Amazon Go, n’emploieraient que 6 salariés seulement, qui seront là pour surveiller que les clients scannent bien tous leurs produits, pour placer les produits en rayon et répondre aux diverses questions Bien sûr, Amazon ne compte très probablement pas se limiter aux épiceries Go, mais prévoit, comme l’imaginait déjà le Wall Street Journal en 2016, de robotiser aussi la grande distribution, à commencer par ses 400 boutiques Whole Foods et ses kiosques Amazon Books- transformées pour le coup en librairies automatiques. In fine, Amazon rêve de créer, comme le décrit Numerama, un concept “hybride”, avec des grandes surfaces “qui mélangent commerce discount (à la manière des entreprises européennes comme Lidl) et commande en ligne”.
Même si cela peut faire peur et que nous pouvons nous demander si un jour les robots finirons par nous remplacer, ne vous inquiétez pas ! Ce n’est pas demain la veille !
L’efficacité des points de vente Amazon Go laisse à désirer, selon Business Insider, tout ce système fonctionnerait difficilement quand plus de 20 clients sont présents dans le magasin, ou encore quand quelqu’un se déplace trop rapidement dans les rayons.
Grâce à cette robotisation, Amazon espère créer une toute nouvelle expérience d’achat : un jour prochain, nous n’aurons qu’à faire un achat en “un clic” sur son site, pour se faire livrer en un claquement de doigts, ou pour aller récupérer son colis dans la supérette la plus proche – et cela, sans sortir son porte-monnaie ni perdre de temps à discuter avec un humain. Se posent évidemment plusieurs questions face à cette vision “automatisée” du commerce. D’abord, cette robotisation du commerce de détail ne risque-t-elle pas de supprimer des millions de jobs ?
Ensuite, une telle expérience d’achat (se faire livrer instantanément par un drone ou passer en coup de vent dans un magasin automatisé), certes fort pratique, mais totalement déshumanisée, ne risque-t-elle pas de déplaire à tous ceux qui apprécient aussi le fait de discuter avec des gens en magasin (ou avec des livreurs), de se faire conseiller ? Alors, oui, la destruction créatrice permettra de combler les trous, et il y aura toujours besoin d’humains, ne serait-ce que dans les centres de distribution pour vérifier l’état des objets avant de les envoyer aux clients, ou dans les magasins pour la maintenance des machines. Mais avons-nous vraiment besoin de nous passer à ce point de toute interaction sociale, jusqu’à remplacer totalement les livreurs et les caissiers ?
sources :
https://www.lsa-conso.fr/le-magasin-sans-caisse-amazon-go-s-ouvre-au-public,278202
https://www.theguardian.com/commentisfree/2018/feb/01/robots-take-our-jobs-amazon-go-seattle