Omniprésent dans le marketing de la mode, de la beauté et du luxe, les influenceurs conquièrent peu à peu l’ensemble des marchés présents sur les réseaux sociaux. Le 18 Mai dernier, afin de promouvoir son compte Instagram, le musée du Louvre met en scène au travers d’une chorégraphie dans ses couloirs vides les célèbres d’influenceurs « j’aime tout chez toi ». La vidéo postée sur le compte Instagram du couple, suivi par plus de 335 000 personnes, mais en avant d’une manière artistique l’architecture du plus célèbre musée parisien. Ainsi, ce dernier peut devenir potentiellement un endroit « instagrammable » aux yeux du public ce qui permettra au Louvre d’engrangé de futures visites.
Qu’est ce qu’une stratégie d’influence ?
L’émergence des réseaux-sociaux a fait naître les influenceurs. Autour de ces influenceurs, se sont créées des communautés. De ce fait, les marques ont rapidement remarqué le potentiel de ses prescripteurs d’opinion autour de leurs communautés. Pour les marques, la stratégie d’influence est également le moyen de toucher une cible qui n’est pas consommatrice de média traditionnel. Le marketing d’influence est donc primordial à l’heure ou les réseaux-sociaux comptabilisent les investissements publicitaires les plus élevés parmi l’ensemble des médias. Les influenceurs permettent de renforcer la confiance envers les marques. De plus, à travers les codes promotionnels et jeux concours, les annonceurs sont désormais capables de quantifier les résultats de leurs campagnes.
La place des influenceurs dans le monde de l’art
Le marché de l’art ne fait pas exception, les influenceurs investissent les musées, les galeries et les expositions à la mode. À l’image de ce qu’il se passe sur les marchés de la mode et de la beauté, on pourrait croire que l’influenceur culturel est l’archétype du personnage de téléréalité. Or, dans la sphère culturelle, ces derniers se définissent comme des « créateurs de contenus » passionnés par l’art et son histoire. Leurs communautés sont restreintes et n’excèdent pas le million d’abonnés. À l’image du compte La Minute Culture qui crée et partage du contenu instruit et drôle en faisant parler les œuvres d’art à l’aide de bulle comme dans une bande dessinée. Cette aura auprès des amoureux de l’art lui a permis de collaborer avec la Bnf, la Philharmonie ou encore le Petit Palais. A contrario des influenceurs beauté, il ne s’agit pas pour les influenceurs culturels de vendre un produit. Au travers de leurs contenus, ces derniers partagent une passion commune avec leurs followers renforcent ainsi l’esprit de communauté.
Contrairement aux journalistes, pigistes ou salariés, les influenceurs ne sont pas rémunérés par une rédaction. Conscients de ce décalage, les établissements qui font appel aux influenceurs culturels débloquent peu à peu des fonds pour faire appel à leurs services. Cette nouvelle façon d’attirer des visiteurs est un paradoxe pour les musées. En effet, ces derniers tiennent à conserver leur rôle scientifique et historique au sein de la société tout en étant de plus en plus attractif aux yeux de public. L’apparition des influenceurs dans la sphère des expositions prouve une fois de plus la marchandisation des musées. Les musées sont des lieux d’héritage et de connaissance qui éthiquement ne veulent pas se voir associer à des opérations marketing tel que des codes promotionnels ou des jeux concours. Les services de communication des musées souhaitent mettre en place des stratégies plus relationnelles. Ainsi, les influenceurs culturels montrent leurs venues dans des vernissages et partagent de la création de contenu avec les œuvres des musées. Les opérations d’influence reposent sur une rencontre entre un influenceur et les établissements culturels. De ce fait, la part relationnelle est plus importante à l’image du canal de communication entre l’influenceur et sa communauté.
Le marketing d’influence : Un privilège pour les structures culturelles reconnues
Dans un contexte économique où les musées sont concentrés sur l’attraction et l’accueil du public faisant passer au second plan la logique d’accessibilité et de conservation. On observe alors un encart entre les structures culturelles. Les musées qui ont les moyens de communiquer et ont l’ambition d’attirer de nouveaux publics peuvent se permettent de se lancer dans le marketing d’influence. Tandis que les musées modestes et moins reconnus doivent encore miser sur les relations publiques et la médiation culturelle en vue d’attirer de nouveaux visiteurs. De ce fait, dans les années à venir nous pourrions observer un fosée plus grand entre les petits et les grand établissements culturels.