Qu’est-ce qui lie un simple rouleau de papier toilette, un tacos, The Weeknd ou encore les CryptoPunks ? La réponse est dans l’acronyme NFT, cela ne vous dit peut-être pas grand-chose, pourtant il bouscule le milieu artistique et affole la toile.
Mais qu’est-ce qu’un NFT ? Comment expliquer son succès et révolutionne-t-il réellement le marché de l’art ? Tandis que certains crient au génie, d’autres y voit une énième bulle spéculative.
Un NFT, pour « non-fongible token » ou jeton non fongible est un actif numérique qui se définie comme unique, pour ainsi créer de la rareté dans le monde digital. Son ancienneté remonte à 2014 mais ce n’est que récemment qu’il s’est démocratisé dans le monde de l’art, au sens le plus large.
Un NFT est créé, à partir d’œuvres numériques qui représentent des éléments tangibles ou non-tangibles. Parmi eux on peut mentionner l’art, les GiFS, vidéos, objets de collection, avatars virtuels, paires de chaussures, musique, etc. Même un tweet peut être considéré comme un NFT, c’est le cofondateur de Twitter, Jack Dorsey, qui l’a fait en premier pour une modique somme supérieur à trois millions d’euros. L’acheteur reçoit un fichier numérique qui fait office d’objet de collection, au même titre qu’une peinture ou une photographie. Les NFT ne peuvent avoir qu’un seul propriétaire à la fois.
Un NFT ne peut s’échanger contre un autre NFT
Achetés et vendus en ligne et souvent associé aux crypto monnaies, son fonctionnement est pourtant bien différent. Leurs points communs c’est qu’ils sont généralement codés avec le même logiciel, mais la similarité s’arrête ici. Une monnaie comme le Bitcoin est fongible, ce qui signifie qu’un bitcoin à la même valeur qu’un autre bitcoin, tandis qu’un NFT ne peut s’échanger contre un autre NFT. Il fonctionne comme un certificat d’authenticité numérique basé sur la technologie des crypto-monnaies, la blockchain. Cette technologie peut être comprise comme un annuaire qui enregistre les transactions effectuées de manière transparente et décentralisée en s’enrichissant constamment de nouveaux blocs. Chaque transaction est ajoutée au bloc et chaque bloc est un enregistrement immuable, c’est-à-dire éternellement imprimé et impossible à copier, ce qui garantit la sécurité de ce type de transaction.
Durant le premier semestre il a été estimé que 74 millions de dollars ont été dépensé pour les NFT depuis novembre 2017. Un exemple de vente record réalisée récemment est celle de l’artiste Mike Winklemann (Beeple) avec son œuvre numérique “Everydays: the First 5 000 Days” qui a été vendu chez Christie’s pour la somme record de 69,3 millions de dollars. C’est une œuvre qui est composée de 5 000 dessins, pourtant consultable gratuitement sur Internet. L’heureux acquéreur possède donc l’objet original, l’authentification intégrée permet de prouver l’authenticité de l’œuvre. Ce type de collectionneurs accordent généralement davantage de valeur aux certificats d’authenticité qu’à l’œuvre en elle-même.
Les grandes maisons de vente aux enchères ont déjà commencé à suivre le mouvement, notamment chez Sotheby’s qui a récemment vendue aux enchères l’œuvre « Quantum » de l’artiste Kevin McCoy pour la somme de 1,5 million de dollars.
De nouvelles opportunités…
Pour les artistes virtuels, les NFT sont de nouvelles opportunités pour gagner de l’argent et moins dépendre des galeries d’art et des ventes aux enchères pour vendre leurs œuvres. L’artiste garde le contrôle sur ses royalties et sa rémunération car il dépend de moins d’intermédiaire.
Un autre effet de cette effervescence est l’arrivée d’une nouvelle génération de collectionneurs d’objets numériques qui n’est pas habitué aux ventes aux enchères classique. Sur les premiers mois de l’année on enregistre déjà 2,5 milliards de dollars de transaction lié à cette activité.
La spéculation financière et le profit n’est pas la seule finalité des NFT, certaines marques ont profité de cette engouement pour faire des levés de fonds dans le cadre n’initiative caritatives.
L’investissement dans les NFT est encore risqué pour les novices, nous n’avons pas nécessairement le recul nécessaire pour garantir la viabilité d’un tel achat. C’est plus prudent de commencer par investir une petite somme et de ne jamais dépenser plus que ce que nous sommes prêt à y mettre.
Il faut garder en tête que la valeur d’une NFT est entièrement basée sur ce que quelqu’un d’autre est prêt à payer pour l’acquérir. En d’autres termes, c’est la demande qui fixera le prix plutôt que les aspects économiques. Cela signifie qu’un NFT peut se revendre moins cher que vous ne l’avez payé, et même ne pas pouvoir le revendre si personne n’en veut. Comme n’importe quel investissement, il faut rester prudent et sur ses gardes.
Toutefois, il est encore trop tôt pour dire dans quelle mesure les NFT deviendront un phénomène de masse. Il faudra attendre un certain temps pour que le battage médiatique se calme et qu’ils soient utilisés dans des cas concrets apportant une réelle valeur ajoutée, au-delà d’un effet de mode. Nous verrons quel impact et quel volume ils auront.
Quelques sites pour acheter des NFT :
Voici un aperçu des plateformes d’achat les plus populaires pour acheter des NFT :
- OpenSea.io : Elle a vu son volume de transactions évoluer de 8 milliards de dollars en janvier 2021 à 95 milliards de dollars en février 2021.
- Rarible : Similaire à OpenSea, Rarible est une place de marché démocratique et ouverte qui permet aux artistes et aux créateurs d’émettre et de vendre des NFT.
- Fondation : Les artistes doivent recevoir des « upvotes » ou une invitation de leurs collègues créateurs pour poster leur art.