Et vous ? Si on vous dit Métavers, de quoi s’agit-il ? A quoi pensez-vous ?
Pas de soucis, il n’y a pas de « bonne réponse » à cette question, car le métavers ne peut être encore définit avec exactitude.
Commençons par l’étymologie, vous le voulez bien ? Le mot « métavers » a été créé en associant le préfixe grec « méta », qui signifie au-delà, et le radical « verset », une formation en arrière du mot « univers ». En quelque sorte au-delà de l’univers…
Mais revenons en arrière !
Le concept apparaît pour la première fois en France en 1968, dans le roman Simulacron 3 de Daniel F. Galouye. Sans qu’il n’y ait encore de terme assimilé, les bases sont déjà installées.
1992 : Bill Clinton devient le 42ème président des Etats-Unis. En Europe, le traité de Maastricht pointe son nez et définit ce qui deviendra l’Union européenne que nous connaissons aujourd’hui… Mais c’est aussi la toute la première fois que le terme « metaverse » est utilisé dans le roman Snow Crash de Neal Stephenson. Le livre dépeint le métavers comme un univers virtuel, anticipation du Web où le recours aux outils high-tech découlant de la nanotechnologie et du génie biomédical contribuent à la dépersonnalisation propre aux romans de science-fiction.
2018 : Le réalisateur visionnaire, Steven Spielberg, nous offre la possibilité d’entrevoir ce qui pourrait être notre « metaverse » de demain à travers son film Ready Player One. Réunissant à la fois toute la pop culture des années 70, 80 et 90, où tout devient immersif tels que les jeux vidéo, les consultations d’archives de ce monde virtuel ou encore même entrer en immersion dans un film terrifiant comme Shining !
Et aujourd’hui ? Nous restons bien évidemment sur une définition, voire une interprétation hypothétique. Il s’agira donc d’un concept cherchant à englober la réalité augmentée et la réalité virtuelle confondues (brouillant les frontières entre le numérique et le physique), l’intelligence artificielle, l’informatique spatiale, l’internet des objets, l’utilisation de NFT*, de cryptomonnaies, de la blockchain, de la 5G, du Web 3.0 et pleins d’autres technologies.
En bref, vous pouvez garder à l’esprit qu’il s’agira d’un univers confondant mondes physiques et virtuels 3D, où ses utilisateurs pourront incarner un avatar (sous leurs propres traits ou « alter-ego » de leur création). Et ce, avec la possibilité de se déplacer, voyager à travers ses différents « mondes » ; jouer, créer, acheter, faire du sport, interagir sur le plan personnel et professionnel avec des milliers d’autres personnes ; à l’économie fonctionnelle et conservant la notion de propriété.
C’est une technologie encore en phase de création, sans limites, attractive, peut être inquiétante, qui promet d’être le prochain grand tournant de l’ère numérique. Se présentant comme le successeur d’internet, le métavers serait la prochaine évolution des interactions sociales et autres usages quotidiens.
Cela ouvre un champ des possibles, d’un point de vue numérique mais aussi marketing, où une nouvelle ère de la publicité est également en marche.
Nike, Balenciaga ou encore Louis Vuitton : voici des exemples de marques qui ont d’ores et déjà commencé cette aventure offrant une expérience inédite et extraordinaire à leurs clients.
Depuis que Meta (anciennement Facebook) a annoncé officiellement son intention d’ériger le métavers comme étant la prochaine évolution des relations sociales, leur objectif est désormais de promouvoir le métavers et en changeant leur nom, d’illustrer leur engagement dans ce futur. Pour donner suite à cette accélération, les entreprises, toutes branches confondues: l’high-tech, le gaming, l’événementiel, la mode, la beauté, les médias, artistes et influenceurs… sont tous désireux de comprendre le métavers et devenir aussi « acteurs » de ce mouvement.
Comme le décrit bien Christina Wootton, vice-présidente en charge des partenariats chez Roblox « Cela représente une opportunité énorme pour les marques qui vont se positionner tôt, être capables d’établir une présence récurrente et interagir avec des clients potentiels ou des fans de façon nouvelle, à échelle mondiale ».
Pour les experts du marketing cela signifie également une opportunité. Il est difficile de prédire quels tournants prendre, de quelle manière la population aura-t-elle accès à cette technologie ? Sera-t-elle abordable rapidement ? Intéressera-t-elle le grand public ou seulement une niche ? Comment l’environnement métavers sera-t-il brand safety ? Et tant d’autres questions…
Mais si nous partions quelques secondes dans « une utopie » où le métavers est déjà mis en place, avec un environnement sécure et idyllique…
Par quoi commencer ? Beaucoup d’espace et tant de possibilités. Il faut penser en dehors des canaux traditionnels, guider les consommateurs vers la découverte de produits tout en gardant à l’esprit qu’il sera un élément à part entière de son environnement, avec lequel il pourra interagir de manière organique.
Le challenge résidera donc dans le fait de se familiariser avec le web 3.0 et ses nouveaux codes, penser au-delà des campagnes traditionnelles. Cette expérience immersive 3D dépassera l’utilisation des leviers classiques et offrira aux experts marketing, une nouvelle façon de comprendre les comportements utilisateurs, collecter de la data précise en temps réel afin de mieux répondre à leurs besoins.
Créer une expérience 3D immersive et interactive, afin de se connecter au public sera certes une stratégie digitale revisitée mais dont certains principes resteront encrés. Un sujet qui mériterait à lui seul un nouvel article, qu’en dites-vous ?
*(non-fungible token | jeton non fongible en français)
Crédit photo : Antonio Solano – iStock by Getty Images.
Superbe article !
C’est une vision et un point de vue très intéressant et bien expliqué.Bravo.
Mais moi, en tant que cliente, de 64ans je me sent un peu dépassée par tout cela!