Le Rwanda est un pays en mouvement. Ces dernières années, il a connu un développement remarquable et a enregistré un des taux de croissance du PIB le plus élevé en Afrique. Selon la Banque mondiale, entre 2001 et 2015, le Rwanda a enregistré en moyenne un taux de croissance de son PIB de 8%. En s’appuyant sur ses ambitieux plans de développement tels que la « Vision du Rwanda 2020 » et « Stratégie de développement économique et de réduction de la pauvreté II (2013-2018) », le Rwanda vise à se transformer en un pays à revenu intermédiaire et à passer, d’ici 2020, d’une économie agraire à une économie riche en informations et fondée sur la connaissance.
Dans le cadre de ses plans de développement, le pays vise également à renforcer les capacités des acteurs de l’industrie culturelle et créative afin de renforcer cette industrie en tant que secteur stratégique contribuant à la croissance économique, à la création d’emplois et à la création de revenus. En février 2015, le pays a adopté sa «politique nationale sur le patrimoine culturel». L’objectif stratégique 4 de cette politique vise à « mettre en œuvre les instruments juridiques existants ou à développer de nouveaux instruments juridiques et à faciliter l’exploitation complète du potentiel économique dans le domaine des arts créatifs ». Conformément à cette politique, le Rwanda a déjà entrepris une cartographie culturelle, et il finalise actuellement un « Plan Stratégique pour le Développement de l’Industrie Créative ».
Dans ce contexte, cette action de renforcement des capacités arrive à point nommé puisqu’elle offre l’opportunité d’améliorer les plans de développement du Rwanda dans les industries culturelles et créatives en créant un dialogue politique entre le gouvernement (à travers les principaux ministères tels que l’éducation, la communication, les jeunes et les TIC) et la société civile, et détermine d’avantage les défis qui existent dans le secteur culturel.
Le Rwanda développe son secteur événementiel pour relancer son économie.
Conférences, tournois sportifs et autres concerts, en moins de dix ans, le pays est devenu l’une des destinations choisie par les organisateurs du continent africain.
En 2019, Kigali la capitale rwandaise a été classée 2ème ville africaine en nombre d’événements accueillis derrière Le Cap en Afrique du Sud et devant Marrakech au Maroc, et Nairobi au Kenya.
« Si vous regardez ce que nous avons fait en termes de sécurité, en termes de propreté, en termes d’investissement et d’infrastructure. Quand quelqu’un arrive de l’aéroport, il peut prendre un taxi, il peut aller dans un hôtel de son choix avec différents aspects budgétaires, du cinq étoiles au plus bas. Si vous regardez ce que l’industrie de l’événementiel apporte au tourisme, c’est environ 13 % de ce qu’elle apporte, et globalement 22 % à l’ensemble de l’économie nationale. » a déclaré Janet Karemera, directrice adjointe du Rwanda Convention Bureau.
Avant la pandémie de Covid-19, les revenus des conférences avaient bondi de près de 40 % entre 2016 et 2019, selon les chiffres du gouvernement. La multiplication des nouvelles infrastructures au cours des six dernières années dont , le stade de cricket de Gahanga ou la Kigali Arena de 10 000 places, la plus grande salle couverte d’Afrique de l’Est – a contribué à développer ce secteur naissant.
» En ce moment, nous avons beaucoup d’équipes qui ont demandé à venir du Royaume-Uni pour venir jouer au Rwanda, et nous leur vendons aussi ces installations pour qu’ils sachent qu’ils peuvent venir et avoir leurs matchs d’échauffement ici, leurs camps ici aussi bien qu’ils viennent jouer au cricket, ils viennent et vont voir les gorilles. » a expliquéEmmanuel Byiringiro, directeur général de la Rwanda Cricket Association.
Les grandes chaînes hôtelières internationales se sont également installés à côté du centre de convention, la plus grande salle couverte d’Afrique de l’Est la Kigali Arena de 10 000 places.
Les autorités injectent des fonds pour développer la compagnie aérienne nationale Rwandair et construire un nouvel aéroport international à la périphérie de la capitale.
« En termes de conception et de vue, je ne pense pas que vous trouverez un meilleur stade dans le monde, je veux dire, regardez-le, c’est absolument étonnant et stupéfiant de jouer sur ce terrain. Donc pour l’Afrique, en termes de normes africaines, je pense qu’il est tout à fait à la hauteur. » a ditKuben Pillay , directeur des tournois Conseil international du cricket (ICC).
Les lourds investissements dans les infrastructures ont contribué à l’endettement du Rwanda, qui est passé de 15 % du PIB en 2010 à près de 54 % en 2019,
Alors que les recettes des conférences restent faibles pour l’instant — environ un pour cent du PIB, selon le RCB.
Des événements majeurs organisés en 2022 comme la réunion des chefs de gouvernement du Commonwealth CHOGM rendent le gouvernement rwandais optimiste quand à ces investissements, Malgré l’effondrement des revenus suite à la pandémie, es revenus se sont effondrés de 65 millions de dollars (57 millions d’euros) en 2019 à 5,4 millions de dollars en 2020, selon les chiffres du gouvernement.
La 8e édition du Festival du film africain de Mashariki s’est déroulée au Rwanda. C’est le plus grand festival de cinéma du pays et il a eu pour objectif de mettre en valeur les cinéastes rwandais, mais aussi d’Afrique en général.
Cette année, le festival a mis l’accent sur les films qui ont remis en question les relations entre les sexes, avec pour principale esthétique artistique celle du courant afro futuriste apparus dans la seconde moitié du 20ème siècle.
» Le thème de cette année est l’afro-futurisme. Il s’agit donc d’encourager les jeunes réalisateurs, les producteurs à avoir l’idée de la création, à réinventer des histoires, à montrer une nouvelle Afrique, différente de l’image que les gens ont de l’Afrique, une Afrique pauvre. » a déclaré Trésor Senga, fondateur du Festival du film africain de Mashariki.
Pendant une semaine, 72 films ont été mis en compétition et projetés dans un cinéma du centre de Kigali. Les projections étaient gratuites et ouvertes à tous.
« Le cinéma rwandais commence tout juste à s’imposer sur la scène internationale. Ce qui est intéressant quand on est au début, c’est qu’il y a encore tout à faire, tout à raconter. On peut créer des histoires riches qui sont là, qui sont enracinées, qui existent. Avec la culture d’ici, les traditions d’antan et l’approche moderne des créateurs rwandais. » a expliquéDiane Ntahimpera, scénariste burundaise.
Au Rwanda, l’industrie du tourisme s’adapte pour préserver ses revenus et créer un environnement sûr pour les touristes et les professionnels afin de prospérer en ces temps inédits”. Il également importance de renouveler et de diversifier l’offre touristique pour fidéliser les touristes, estimant qu’il suffit parfois d’une vidéo ou d’une bonne communication pour faire découvrir des coins méconnus.
Le tourisme constitue la principale source de devises du Rwanda, depuis 10 ans, et contribue pour environ 10% à son PIB. En diversifiant son offre, le Rwanda ambitionne de porter à 800 millions de dollars le niveau de ses revenus touristiques d’ici 2024, soit près du double des performances actuelles du secteur.