Qui n’a pas rêvé un jour d’allumer sa télévision par pure fainéantise avec la voix? C’est aujourd’hui possible grâce à l’essor du marché des assistants vocaux et enceintes connectées qui vont progressivement s’introduire dans nos foyers. Très discrets, ils s’adaptent très bien au mobilier. Selon Comscore, on estime qu’en 2020 50% des recherches seront faites vocalement et selon Mediapops 30% des recherches se feront sans écran. Tractica recense de son côté plus d’un demi-milliard d’utilisateurs d’assistants vocaux en 2017 et en envisage 2 fois plus en 2018. Alors ne restons pas insensibles face à ses estimations car l’assistant vocal a pour objectif de faciliter la vie de l’utilisateur, pourquoi perdre du temps à écrire quand on peut parler ?
L’assistant vocal sa fonction ?
Un peu comme JARVIS dans Iron Man, l’assistant vocal a pour but de vous assister dans votre quotidien, par exemple faire votre liste de courses, ou bien mettre votre série Netflix à la TV comme si vous le demandiez à un membre de votre famille.
Source : https://storage.googleapis.com/gweb-uniblog-publish-prod/original_images/Assistant-TV.gif
D’un point de vue sociologique serait-ce le Comeback vers une société orale ?
En tant qu’annonceur il serait regrettable d’ignorer cette nouvelle source de données car elle a l’avantage d’être plus précise que le search. En effet, dès lors que vous faites une recherche sur google, vous utilisez des mots-clés pour optimiser celle-ci, tandis qu’à travers une recherche vocale, l’utilisateur engage une conversation avec l’assistant, comme s’il demandait sa route à un passant. La recherche est donc plus précise et permet ainsi une meilleure connaissance des utilisateurs et de leurs préférences.
Par exemple, si vous souhaitez connaître le programme télé du jour, avec la méthode classique du search, vous allez sur google ou bing et votre requête sera « Programme télé ». En vocal, il vous suffit seulement de vous adresser à votre assistant et de lui demander « Quel est le programme télé du jour sur telle chaîne ? ».
C’est dans cette notion de conversation que réside tout l’intérêt des entreprises, de s’implanter au plus vite sur ce nouveau marché.
En effet, outre la qualité de la data collectée, l’assistant vocal confère aux marques un pouvoir de suggestion : C’est bien connu, on est plus influencé dans nos choix face à une marque lorsqu’elle nous a été recommandée par une connaissance, un proche, voir même un inconnu qui aura plébiscité tel ou tel produit. Pour une entreprise, toute la pertinence du marché des assistants vocaux réside donc dans ce fait : Faire de l’assistant le prescripteur de sa marque, par le biais de la suggestion lors d’une requête, tel l’inception des temps modernes.
Comment les entreprises peuvent-elles communiquer et asseoir leur positionnement à travers ce nouveau levier?
En dehors du buzz de Burger King l’an passé (“Ok google” qui a activé les assistant vocaux des foyers où la publicité était diffusée) il n’existe pas encore de format publicitaire adapté à ce marché. Cela semble d’ailleurs difficile à envisager pour l’instant ne serait-ce que du point de vue des fabricants de ses assistants. Ces derniers restent encore “réticents” à la diffusion de spots publicitaires, même de formats courts compte-tenu du caractère intrusif de la publicité : Celle-ci ne doit pas corrompre, perturber ou entraver l’expérience client, s’ils souhaitent assurer la pérennité de leurs produits et services.
Seule solution pour les entreprises : Être les premiers sur ce marché pour optimiser leur référencement naturel et créer des partenariats avec les assistants vocaux, pour s’assurer de remonter dans les résultats / suggestions. Ce qui implique que les petites entreprises sont désavantagées et que ces places de marché sont réservées aux plus grosses marques.
Quel est le potentiel publicitaire de ce nouveau marché?
Comme vu précédemment, l’assistant vocal produit une nouvelle source de DATA qu’il faudra apprendre à maîtriser sans être intrusif. Cet assistant étant connecté au réseau de l’utilisateur, il pourrait être un outil complémentaire au desktop/mobile grâce à une méthode de Voice Retargeting, en créant un lien entre la data vocale conservée au sein du Cloud de l’assistant (dès que “Ok Google” “Ok Alexa” prononcé) et la data collectée grâce au cookie desktop/mobile.
Pour aller encore plus loin dans nos prévisions, on pourrait envisager une nouvelle méthode pour la stratégie du drive to store. Par exemple durant la navigation internet de l’utilisateur, l’assistant pourrait faire une suggestion vocale ou pousser une promo suite aux dernières recherches sur le WEB.
Par conséquent, on peut supposer que l’assistant vocal serait un complément aux publicités digitales notamment dans le remarketing, il faudra donc l’aborder comme un plus dans vos stratégies et non comme une stratégie seule.
A noter que la maîtrise et la compréhension de la dimension RGPD est d’autant plus importante ici, que l’assistant est ancré dans nos foyers.
En résumé 3 points sont à retenir pour toute entreprise qui ambitionne de pénétrer ce marché: Suggestion + transparence + rester au service du consommateur.