Introduction
Dans notre précédent article, nous avons exploré comment l’IA transforme le quotidien des consultants média et influence le retour sur investissement des campagnes publicitaires.
Aujourd’hui, nous allons approfondir un aspect crucial de cette transformation : l’interprétation des données générées par l’IA pour mesurer précisément son impact sur le ROAS (Return On Ad Spend).
Car si les outils d’IA produisent des quantités astronomiques de données, ces chiffres bruts ne narrent qu’un bout de l’histoire. Le véritable enjeu pour le consultant média moderne réside dans sa capacité à décoder ces informations, à les contextualiser et ainsi en extraire une valeur stratégique tangible pour les annonceurs.

Le ROAS comme indicateur central dans l’écosystème média
Avant d’explorer l’art de l’interprétation, rappelons ce qu’est précisément le ROAS et pourquoi cet indicateur est devenu central dans l’évaluation des performances publicitaires.
Définition et importance du ROAS
Le ROAS (Return On Ad Spend) se définit comme le ratio entre le chiffre d’affaires généré et les dépenses publicitaires engagées.
Sa formule est simple : ROAS = Chiffre d’affaires généré / Coût total des campagnes publicitaires (Source : https://www.datashake.fr/articles/roas-tout-savoir-sur-le-calcul-et-loptimisation-de-votre-investissement).
Contrairement au ROI qui prend en compte l’ensemble des coûts liés à une activité, le ROAS se concentre spécifiquement sur l’efficacité des investissements publicitaires.
Un ROAS de 400% signifie par exemple que pour chaque euro investi en publicité, l’annonceur génère 4 euros de chiffre d’affaires. Cet indicateur offre ainsi une vision claire et directe de l’efficacité des campagnes, ce qui explique sa popularité croissante auprès des potentiels décideurs.
La complexification du ROAS à l’ère de l’IA
L’introduction de l’IA dans l’écosystème publicitaire a profondément modifié la manière dont le ROAS est généré et doit être interprété. En effet, les systèmes d’IA interviennent désormais à chaque étape du parcours client :
- Optimisation des enchères en temps réels
- Personnalisation dynamique des créations publicitaires
- Ciblage prédictif des audiences
- Attribution multi-touch automatisée
- Recommandations automatiques d’ajustements budgétaires
Cette omniprésence de l’IA rend l’analyse du ROAS plus complexe, car il devient difficile d’isoler l’impact spécifique de chaque composante technologique sur la performance globale (Source : https://pubosphere.fr/lia-dans-le-quotidien-dun-consultant-media-mesurer-limpact-sur-le-roi-des-campagnes-publicitaires).

Les défis spécifiques de l’interprétation des données d’IA pour le ROAS
Le consultant média fait face à plusieurs défis majeurs lorsqu’il s’agit d’interpréter l’impact de l’IA sur le ROAS :
1. La question de l’attribution juste
L’un des premiers défis réside dans la détermination de la contribution réelle de l’IA à l’amélioration du ROAS. Comme l’explique Darren Taylor, expert en marketing digital : « Google ne se soucie pas particulièrement de quel produit ou service génère les ventes, tant que l’objectif global de ROAS est atteint » .
L’IA tend naturellement à privilégier les conversions les plus faciles à obtenir, ce qui peut créer une vision biaisée de la performance.
Le consultant média doit donc développer une approche critique pour distinguer :
- Ce qui révèle réellement l’optimisation par l’IA
- Ce qui provient d’autres facteurs (saisonnalité, actions marketing hors média etc…)
- Les segments potentiellement négligés par l’IA car moins rentable à court termes
2. L’équilibre entre court terme et long terme
Les algorithmes d’IA sont généralement optimisés pour maximiser les performances à court terme, ce qui peut entrer en conflit avec les objectifs stratégiques de long terme d’une marque. Comme le souligne LSA Conso, « une campagne publicitaire contribue aussi à consolider la position et la performance d’une marque, d’un produit, d’une innovation sur le long terme en travaillant sur la notoriété et l’image » (Source : https://www.lsa-conso.fr/communiation-comment-calculer-le-roi-d-une-campagne-media-en-magasin-tribune,289506).
Le consultant média doit donc interpréter les données de ROAS en tenant compte de cette tension entre performance immédiate et construction de valeur durable. Une campagne affichant un ROAS modeste peut néanmoins créer une valeur considérable si elle renforce la notoriété assistée ou l’intention d’achat à long terme.
3. Les biais algorithmiques

Les systèmes d’IA reproduisent souvent les biais présents dans leurs données d’apprentissage. Un consultant média averti sait que ces biais peuvent conduire à des interprétations erronées du ROAS :
- Sur valorisation des canaux facilement mesurables
- Sous-estimation des touchpoints haut de funnel
- Biais de confirmation renforçant les stratégies existantes
- Négligences des segments d’audiences minoritaires mais potentiellement rentables
Identifier et corriger ces biais exige une compréhension approfondie à la fois des mécanismes de l’IA et du contexte business spécifique de l’annonceur. (Source : https://www.unite.ai/ai-tools-data-analysts/)

Les méthodologies d’interprétation avancées pour le consultant média
Face à ces défis, le consultant média moderne a développé des méthodologies sophistiquées pour interpréter l’impact de l’IA sur le ROAS.
1. L’approche holistique multicouche
Cette méthodologie consiste à analyser le ROAS à travers plusieurs couches complémentaires :
Couche technique : Évaluation des performances brutes par canal, format, ciblage et créative.
Couche contextuelle : Interprétation des performances en fonction du contexte spécifique (concurrence, saisonnalité, actualité).
Couche stratégique : Mise en perspective des résultats avec les objectifs business globaux de l’annonceur.
Cette approche permet de dépasser l’interprétation superficielle des chiffres pour accéder à une compréhension profonde de la valeur créée.
(Source : https://www.datashake.fr/articles/roas-tout-savoir-sur-le-calcul-et-loptimisation-de-votre-investissement).
2. L’analyse contrefactuelle
Le consultant média utilise désormais des techniques d’analyse contrefactuelle pour isoler l’impact spécifique de l’IA sur le ROAS. Cette approche consiste à comparer les performances réelles avec des scénarios hypothétiques où l’IA n’aurait pas été utilisée.
Concrètement, cela peut prendre la forme de :
- Test A/B augmentés où certaines campagnes sont optimisées par l’IA et d’autres gérés manuellement
- Modélisation statistique permettant d’estimer ce qu’auraient été les performances sans IA
- Analyses incrementales mesurant la valeur ajoutée nette des systèmes d’IA
3. La segmentation avancée des performances
L’interprétation fine du ROAS passe également par une segmentation sophistiquée des performances, dépassant les catégorisations traditionnelles :
Segmentation par maturité d’audience : Analyse différenciée du ROAS selon le stade de maturité des audiences (prospects froids, engagés, clients existants).
Segmentation par temporalité : Distinction entre l’impact immédiat de l’IA et ses effets différés sur le ROAS.
Segmentation par complexité décisionnelle : Analyse spécifique selon la complexité du parcours d’achat (achat impulsif vs. achat réfléchi).
(Source : https://myconnecting-ia.com/mesure-dimpact/)
Cette granularité permet au consultant média d’identifier avec précision où l’IA crée réellement de la valeur et où son impact reste limité ou contre-productif.
L’art de la contextualisation : transformer les données en insights actionnables

L’interprétation du ROAS ne se limite pas à l’analyse des chiffres. Le consultant média doit également exceller dans l’art de la contextualisation pour transformer ces données en insights actionnables.
1. L’intégration des données qualitatives
Pour enrichir son interprétation, le consultant média moderne intègre systématiquement des données qualitatives :
- Études de perception de marque
- Analyse des commentaires sur les réseaux sociaux
- Remontées terrain des équipes commerciales
- Feedback direct des consommateurs
Cette approche hybride permet de détecter des signaux faibles que les seules données quantitatives de ROAS pourraient manquer. (Source : https://www.jedha.co/formation-ia/consultant-ia)
2. La mise en perspective sectorielle
L’interprétation pertinente du ROAS nécessite également une mise en perspective sectorielle. Un ROAS de 300% peut être excellent dans un secteur à faible marge comme l’alimentation, mais médiocre dans le luxe ou les services financiers.
Le consultant média apporte cette expertise sectorielle qui permet de contextualiser les performances et d’établir des benchmarks pertinents. (Source : https://www.consultor.fr/articles/intelligence-artificielle-le-passage-oblige-pour-les-consultants-generalistes).
3. La narration stratégique (strategic storytelling)
Au-delà de l’analyse, le consultant média excelle dans la transformation des données complexes en récits stratégiques compréhensibles et actionnables. Cette compétence de « data storytelling » devient cruciale à l’ère de l’IA :
« Si la technologie fournit les données, c’est le consultant qui leur donne du sens et les transforme en stratégies gagnantes. L’avenir appartient aux consultants capables d’exploiter la puissance de l’IA tout en conservant la vision stratégique et l’intelligence émotionnelle qui caractérisent l’expertise humaine ». (Source : https://pubosphere.fr/lia-dans-le-quotidien-dun-consultant-media-mesurer-limpact-sur-le-roi-des-campagnes-publicitaires)
Cette narration permet aux décideurs de saisir intuitivement les implications stratégiques des données de ROAS et de prendre des décisions éclairées.
Études de cas : l’interprétation en action
Pour illustrer concrètement ces méthodologies d’interprétation, examinons deux cas représentatifs où l’analyse fine du consultant média a permis de révéler la véritable valeur de l’IA sur le ROAS.
Cas 1 : Détecter les fausses bonnes performances
Un e-commerçant multimarque dans le secteur de la mode observait un ROAS global de 850% depuis l’implémentation d’un système d’IA pour l’optimisation de ses campagnes Google Ads. Si ce chiffre semblait excellent en surface, l’analyse approfondie du consultant média a révélé une réalité plus nuancée :
- L’IA concentrait 80% des investissements sur des requêtes de marque et des retargeting d’intentionnistes
- Certaines catégories de produits stratégiques étaient sous-exposées
- La prospection de nouvelles audiences était négligée
En réinterprétant les données avec une approche segmentée, le consultant a pu démontrer que l’IA optimisait essentiellement la « récolte » de conversions déjà amorcées par d’autres canaux, sans créer de nouvelle demande. (Source : https://www.millennium-digital.com/ia-marketing/agence-marketing-ia-strategie/)
Cette interprétation a conduit à une refonte de la stratégie d’IA avec :
- L’implémentation de ROAS cibles différenciés par type d’audience
- L’introduction de règles de diversification du portefeuille produits
- Une nouvelle pondération valorisant l’acquisition de nouveaux clients
Cas 2 : Révéler la valeur cachée de l’IA
À l’inverse, un annonceur du secteur automobile observait un ROAS apparent de seulement 200% sur ses campagnes vidéo optimisées par IA, bien en-deçà de ses objectifs. L’analyse approfondie du consultant média a cependant révélé une réalité plus positive :
- L’IA avait significativement augmenté le taux de qualification des leads
- Le taux de conversion des leads en ventes avait progressé de 35%
- La valeur moyenne des véhicules vendus était supérieure de 12%
En intégrant ces éléments qualitatifs dans son interprétation et en recalculant le ROAS sur l’ensemble du parcours client, le consultant a démontré que la valeur réelle générée par l’IA était bien supérieure aux chiffres bruts initiaux.

Les compétences clés du consultant média pour l’interprétation du ROAS à l’ère de l’IA
Pour exceller dans l’interprétation de l’impact de l’IA sur le ROAS, le consultant média doit développer un ensemble de compétences spécifiques :
1. La maîtrise technique des systèmes d’IA
Une compréhension approfondie des mécanismes techniques de l’IA est indispensable. Sans devenir data scientist, le consultant doit maîtriser :
- Les principes fondamentaux des algorithmes d’apprentissage automatique
- Les mécanismes d’optimisation des enchères programmatiques
- Les systèmes d’attribution algorithmique
- Les limites inhérentes aux différentes technologies d’IA (Source : https://www.jedha.co/formation-ia/consultant-ia)
2. L’expertise business et sectorielle
L’interprétation pertinente du ROAS exige une solide expertise business permettant de :
- Comprendre les spécificités économiques du secteur d’activité
- Identifier les facteurs externes influençant les performances
- Évaluer l’impact des stratégies concurrentielles
- Anticiper les évolutions du marché (Source : https://ipanemads.com/services/ia/consultant-ia)
3. La pensée critique et la curiosité intellectuelle
Face à la complexité et à l’opacité relative des systèmes d’IA, le consultant média doit cultiver :
- Une approche systématiquement critique des données
- Une curiosité intellectuelle le poussant à explorer au-delà des chiffres évidents
- Une capacité à remettre en question les interprétations automatisées
- Une vigilance constante face aux biais potentiels (Source : https://www.unite.ai/ai-tools-data-analysts/)
4. Les compétences de communication et de pédagogie
Enfin, pour que son interprétation soit véritablement utile, le consultant doit exceller dans :
- La vulgarisation des concepts techniques complexes
- La présentation visuelle claire des données et insights
- L’adaptation de son discours aux différents niveaux hiérarchiques
- La construction de narratifs convaincants basés sur les données (Source : https://fr.indeed.com/q-consultant-intelligence-artificielle-emplois.html)

L’avenir de l’interprétation : vers une intelligence augmentée
L’avenir de l’interprétation du ROAS se dessine déjà à travers l’émergence de l’intelligence augmentée – cette collaboration symbiotique entre l’expertise humaine du consultant média et la puissance computationnelle de l’IA.
Les outils d’interprétation assistée par IA
Paradoxalement, c’est l’IA elle-même qui vient désormais assister le consultant dans son travail d’interprétation :
- Systèmes d’alerte automatisés identifiant les anomalies dans les données de performance
- Outils de visualisation dynamique facilitant l’exploration des corrélations complexes
- Assistants d’analyse proposant des hypothèses d’interprétation alternatives
- Générateurs de rapports personnalisés adaptés aux différentes parties prenantes. (Source : https://www.unite.ai/ai-tools-data-analysts/)
Vers une interprétation prédictive et prescriptive
L’interprétation du ROAS évolue également d’une approche descriptive vers des modèles prédictifs et prescriptifs :
- Prévision de l’évolution probable du ROAS selon différents scénarios d’investissement
- Identification précoce des signaux de dégradation potentielle des performances
- Recommandations automatisées d’ajustements stratégiques et tactiques
- Simulations avancées permettant d’anticiper l’impact de changements majeurs (nouveaux produits, évolutions concurrentielles) (Source : https://www.datashake.fr/articles/roas-tout-savoir-sur-le-calcul-et-loptimisation-de-votre-investissement).

Conclusion : le consultant média comme architecte de sens
Dans un monde où les données et algorithmes prolifèrent, le consultant média s’affirme comme un véritable architecte de sens. Son rôle ne se limite plus à l’optimisation technique des campagnes, mais s’étend à l’interprétation stratégique de l’impact de l’IA sur le ROAS.
Comme le résume Pubosphere : « La mesure de l’impact de l’IA sur le ROAS ne se résume pas à une simple analyse des données, mais exige une approche où le consultant média devient l’architecte d’une nouvelle forme d’intelligence hybride, alliant la puissance des machines et l’expertise humaine » (source : https://pubosphere.fr/lia-dans-le-quotidien-dun-consultant-media-mesurer-limpact-sur-le-roi-des-campagnes-publicitaires).
Cette capacité à aller au-delà des chiffres bruts, à contextualiser les données et à en extraire une valeur stratégique, devient la signature distinctive du consultant média d’excellence en 2025. Dans un écosystème publicitaire toujours plus complexe et technologique, c’est cette expertise d’interprétation qui transforme la promesse de l’IA en avantage concurrentiel tangible pour les annonceurs.