La révolution vocale est en marche, cela, personne ne le nie. D’ailleurs tout le monde l’utilise ou l’a déjà utilisé. Une utilisation qui se démocratise sur son téléphone, sa tablette ou encore son enceinte connectée, que ce soit pour programmer son réveil, chercher la signification de certains mots, trouver sa recette favorite mais aussi se mettre à jour sur l’actualité.
Mais alors où en sont les limites, va-t-on s’en lasser, telle une mode éphémère ? A-t-elle un avenir prometteur ?
Une progression qui s’essoufle en 2019
Une étude, récemment publiée par le site Stone Temple, tend à montrer un léger essoufflement de la recherche vocale au début de l’année 2019, notamment aux Etats-Unis. En effet, l’utilisation de la recherche vocale n’est pas au niveau des estimations prévues et montre ainsi une progression plus lente que celle qu’on pouvait imaginer.
Le graphique, ci dessus, nous montre l’évolution du choix de l’utilisateur pour effectuer une recherche entre 2018 et 2019. On constate une franche augmentation de l’utilisation de la recherche vocale entre ces deux années, près de 10% de plus en un an. Cependant, on peine à croire que la barre des 50% de recherches effectuées vocalement prévues par Comscore en 2020, sera atteinte. Le navigateur mobile reste encore et toujours le premier choix pour les internautes quand ils doivent chercher une information.
En Bref, la recherche vocale progresse petit à petit, pas à pas, mais on est très loin du compte.
Le recours au vocal, une activité solitaire?
Un premier frein possible est le contexte social dans lequel la recherche vocale est considérée comme propice. Toujours selon l’étude menée sur 1700 personnes au Etats-Unis, on constate qu’une personne qui utilise la recherche vocale, le fera plus spontanément s’il se trouve seul chez lui (Cf graphique ci dessous).
Le contexte jouerait un rôle crucial dans l’adoption de la recherche vocale. Ainsi, 60% des sondés admettent utiliser la recherche vocale quand ils sont seuls chez eux, ce chiffre est bien sûr à mettre en parallèle avec le nombre grandissant de foyers utilisant les nouveaux assistants vocaux domestiques, mais l’on constate que ce chiffre ne cesse de baisser à mesure que l’utilisateur se trouve dans un lieu public. En effet, ils ne sont plus que 30% à l’utiliser en communauté dans un lieu public.
De plus, dans la pratique, les utilisateurs de la recherche vocale limitent son usage à certaines actions. En regardant notamment les résultats de l’étude de Stone Temple, on remarque que 40% des utilisateurs le font pour appeler quelqu’un, pour dicter un SMS ou pour trouver une adresse. Mais seulement 22% des personnes interrogées, utilisent la commande vocale pour faire une recherche sur internet. (Cf graphique ci-dessous)
Une crainte pour la vie privée
Les assistants vocaux se trouvent partout, que ce soient dans nos téléphones, nos tablettes, nos ordinateurs et maintenant dans les enceintes connectées. Leur fonctionnement implique forcément de se faire entendre et cela suscite certaines préoccupations. D’après une étude publiée par Microsoft, 41% des utilisateurs d’assistants vocaux sont inquiets à propos de leur vie privée et craignent que leurs conversations soient écoutées par un tiers. Cette étude a été menée entre 2018 et 2019 où Microsoft a interrogé 7 000 personnes de cinq pays dans différents continents, aux Etats-Unis, Royaume-Uni, Canada, Australie, et Inde. Au cours de cette étude, un événement est venu assombrir la vision des internautes. Et c’est l’enseigne du géant du Numérique Amazon et son assistant vocal Alexa qui en a fait les frais. Une enquête a révélé que plusieurs milliers de salariés de la société écoutaient des conversations d’utilisateurs d’enceintes connectées de la marque, sans leur consentement. Cette pratique a évidemment entaché l’image d’Amazon, mais au delà, cela a créé une défiance vis à vis des assistants vocaux.
La recherche vocale se fait progressivement une place dans le paysage des internautes mais cela prend plus de temps que prévu, et doit convaincre dans son utilisation pour s’installer définitivement dans les pratiques des internautes.