Les assistants vocaux vont-ils révolutionner le e-commerce ? Parviendront-ils à créer de nouveaux usages et faire briller le marketing sonore ? Cela semble être en bonne voie. Loin d’être de simples hauts parleurs, ils entendent être l’acteur le plus naturel, le plus direct et le plus simple pour distribuer le contenu des marques aux utilisateurs. D’abord lancés sur le mobile (Google Assistant, Siri…), ils sont désormais déployés sur d’autres devices comme les enceintes connectées : Amazon Echo, Google Home, HomePod, Sonos One…
Si l’écosystème tâtonne et se cherche encore, la cartographie des enceintes connectées s’étend progressivement en France, atteignant jusqu’à 1,7 millions d’utilisateurs, selon Médiamétrie. Cette tendance pointée par les observateurs s’accompagne de nouveaux usages bâtis sur l’interaction vocale. Jusqu’ici utilisés pour lancer du contenu musical, audio ou vidéo, les assistants vocaux pourront bientôt offrir des solutions commerciales beaucoup plus abouties pour inciter les utilisateurs à acheter des produits de consommation.
L’ASSISTANT VOCAL PRÉFÉRÉ AUX SITES INTERNET :
Selon une étude réalisée auprès de 5000 utilisateurs par le Digital Transformation Institute de Capgemini, les assistants vocaux sont devenus un outil privilégié pour interagir avec les marques : près d’un quart (24%) des personnes interrogées préfèreraient utiliser l’assistance vocale plutôt qu’un site Internet. Selon les projections de l’étude, ce chiffre pourrait monter à 40% dans les trois prochaines années. Mais le chiffre le plus important vient des perspectives de consommation : S’ils représentent 3% du volume total des dépenses aujourd’hui, les achats réalisés via les assistants vocaux pourraient s’élever à 18% d’ici trois ans, réduisant ainsi la part des dépenses réalisées en magasins physiques (45%) et sur les sites Web (37%).
QUELLES SOLUTIONS MARKETING POUR LES MARQUES ?
Les interfaces
vocales, qui semblent avoir les bonnes grâces des utilisateurs, pourraient être
de bon augure pour les marques : concrètement, elles pourraient booster
les ventes des produits de consommation sur simple échange vocal. D’autant que
les utilisateurs qui ont déjà pratiqué des achats via les assistants vocaux
affichent un taux de satisfaction de 71%.
Mais pour démontrer tout leur potentiel en tant que déclencheurs de ventes, les
assistants vocaux devront enrichir leur galerie de produits, afin de proposer le
choix le plus large possible, faute de quoi leurs catalogues, trop restreints,
finiraient par décourager l’audience qui commence à peine à s’engager. Pour
approvisionner le portefeuille de leurs interfaces vocales et injecter de la
valeur, Google, Amazon et Apple devront entamer des discussions avec d’autres
acteurs issus d’autres secteurs, en vue de collaborations et partenariats.
S’ils souhaitent inscrire leurs assistants vocaux dans les habitudes
quotidiennes de consommation des utilisateurs, ils devront, par exemple, se
pencher sur l’industrie agro-alimentaire, et tisser des partenariats avec ses
principaux acteurs (Monoprix, Carrefour ou Auchan), à moins qu’ils ne préfèrent
rester en circuit fermé, en ne proposant que des produits issus de leur propre galaxie.
Pour rappel, Amazon, qui a racheté les supermarchés Whole Foods en 2017, n’a
pas l’air décidé à partager les bénéfices tirés des interfaces vocales. Le
géant du e-commerce, qui a anticipé les besoins de ce nouveau marché, semble
vouloir fonctionner en circuit fermé, sans doute pour rester l’ultime
propriétaire de chaque maillon de la chaîne de valeurs : Alexa distribuera d’abord
(et exclusivement ?) les produits alimentaires labélisés
« Amazon »…