Les NFT sont la Bourse des années 80 et l’Internet des années 90 alors autant s’y intéresser aujourd’hui. En effet, la popularisation grandissante des NFT nous poussent à repenser l’écosystème de nos outils de communications dans une ère digitalisée plus qu’omniprésente. Avant de se lancer dans ce sujet passionnant mais tout aussi complexe et encore assez méconnu du grand public, il est fondamental de comprendre le concept de NFT et des terminologies qui en découlent.

Alors que signifie ce fameux acronyme NFT exactement ? Il vient de l’anglais Non Fongible Token soit jeton non fongible.  Il s’agit donc de biens numériques uniques mis en circulation depuis 2014 et dont les transactions se font en crypto-monnaie. Ils sont utilisés pour indiquer la propriété d’un objet numérique et nous verrons un peu plus loin certains exemples d’objets numériques à ce jour. Ces jetons bouleversent les marchés du monde entier aussi bien dans l’art, les jeux vidéo, l’événementiel, le luxe ou encore le milieu musical.

Tout d’abord un token signifie littéralement un « jeton ». C’est un actif numérique enregistré sur une blockchain. Il s’agit d’un contrat qui peut prendre différentes formes.

Mais qu’est-ce qu’un actif numérique ? Il s’agit d’un bien immatériel incluant un droit de propriété. Un actif numérique a nécessairement une valeur financière déterminée par l’offre et la demande. Nous savons qui l’a émis, qui la reçoit et quelle est sa valeur au moment de l’échange. Toutes ces informations sont encodées dans la blockchain et c’est ce qui rend l’information unique et inviolable.

Le terme non fongible est très peu connu du grand public. La fongibilité est un terme économique qui fait référence à un bien ou à un actif pouvant être échangé contre un autre bien ou un autre actif de même valeur. Par exemple, deux pièces de 1euro sont fongibles. L’une ou l’autre c’est pareil et la valeur est identique.

Un élément « non fongible » ne peut donc à contrario pas être échangé contre quelque chose de valeur égale. Un diamant individuel est non fongible car ils possèdent des couleurs, des coupes, des tailles et des qualités différentes et qui leurs sont propres. L’art est un autre exemple d’actif non fongible étant donné que sa valeur est très subjective. C’est pour cette raison que le marché de l’art est pionnier dans le monde des NFT et a su se saisir de l’opportunité que pouvaient leur apporter ces derniers.

Un jeton NFT est donc une propriété numérique inviolable garantit par le protocole d’une blockchain. A ce stade il est donc nécessaire d’introduire la notion de blockchain. Celle-ci fonctionne comme une vaste plateforme de stockage de données et d’échanges d’informations. Les données échangées sont transparentes et sécurisées par un système mondial et décentralisé ce qui évite toute manipulation ou hacking. Ainsi, chaque internaute est garant de la validité de la chaine. Cette technologie de stockage fonctionne donc sans la présence d’un organe de contrôle.

Comme l’écrit le mathématicien Jean-Paul Delahaye, il faut s’imaginer un « très grand cahier, que tout le monde peut lire librement et gratuitement, sur lequel tout le monde peut écrire, mais qui est impossible à effacer et indestructible ».

La blockchain stocke ainsi toutes les informations sur les contrats, les transactions ou encore les titres de propriété. Les procédés cryptographiques utilisés par cette technologique rendent les NFT infalsifiables et uniques. Ces fameux contrats entre l’ « artiste » et le propriétaire du NFT stipulent notamment si le NFT sera unique ou s’il y en aura un nombre d’exemplaire limité en circulation (10, 20 ou même 1000 exemplaires). Ces informations sont également encodées dans la blockchain.

La plupart des gens font l’amalgame entre les crypto-monnaies et les NFT et en effet, ll est facile de faire le raccourci tant ces deux notions sont liées. Cependant, et bien que les transactions des NFT se fassent uniquement en crypto monnaie (bitcoin ou Ethereum en général), ils ne sont pas eux-mêmes des crypto-monnaies. De la même manière que les euros et autres devises, les crypto-monnaies sont fongibles. Si vous échangez un bitcoin contre un autre bitcoin, tous deux auront la même valeur. Et vous aurez toujours un bitcoin de même valeur dans votre portefeuille. Puisque les NFT sont uniques, ils n’ont pas de valeur équivalente et sont soumis à la volatilité du marché.

Un NFT ne peut avoir qu’un seul propriétaire à la fois. Cela ne signifie pas pour autant que vous possédez les droits exclusifs quant à savoir qui peut regarder ou partager votre œuvre. Si nous prenons l’exemple du NFT de Jack Dorsey, CEO de Twitter, celui-ci a vendu le premier message qu’il avait posté sur son réseau social il y a de cela 15 ans pour l’équivalent de 2,9 millions d’euros. Ce tweet est facile à retrouver, il a probablement été partagé et retweeté à l’époque par les utilisateurs de la plateforme et certainement vu par des millions de personnes dans le monde depuis son drop en NFT et tout cela sans aucune contrepartie. Acheter un NFT revient en quelque sorte à acheter une œuvre originale. La signature du NFT vous est adressée mais tout le monde peut voir l’œuvre.

Étant donné que tout actif numérique peut devenir un NFT, nous avons vu circuler à ce jour un florilège de NFT :

• des œuvres d’art
• des tweets
• des GIF
• des chansons
• des achats dans des jeux vidéo
• des essais
• des noms de domaine

Les NFT apparaissent aujourd’hui comme un nouvel eldorado à conquérir pour des marques à la recherche d’une audience plus jeune, qui manifeste l’envi de se réinventer ou tout simplement de rester dans la course. Cette frénésie se répand également dans l’univers du luxe avec des marques tel que Guerlain, Gucci, Vuitton ou encore Balenciaga qui lancent leur collection de NFT. Nous verrons plus tard de quelle manière les NFT sont pour les marques une nouvelle perspective de communication, un nouveau territoire d’expression, un nouveau média et enfin une nouvelle expérience pour ses clients !

LAURE MARELI