Le voice marketing est en plein essor, notamment grâce à l’arrivée des enceintes intelligentes connectées depuis 2015 en Europe. Ces hauts-parleurs sans fil connectés sont équipés d’un assistant vocal, tels que Google Assistant (Google), Alexa (Amazon), Siri (Apple), et autres. Les principaux usages des assistants vocaux sont pour poser des questions, demander la météo, lancer un streaming musical ou encore mettre en place des alarmes / rappels / mémos. Timidement, le “vocal commerce” commence à émerger et devient le 4e canal de vente, après le magasin, la vente en ligne sur desktop et la vente en ligne sur mobile.
Simple tendance ou nouvelle façon de consommer, certains acteurs se sont d’ores et déjà lancé dans la course au « v-commerce ». Sur le marché de l’alimentaire également, les grandes enseignes s’emparent des assistants vocaux pour permettre aux clients de faciliter leurs courses. Tour d’horizon du marché. [1] [2]
Monoprix figure dans les premiers à se lancer dans l’aventure
L’enseigne avait été la première à se lancer via l’assistant Google. L’application nécessite de paramétrer sa carte fidélité Monoprix, puis il faut demander après la commande “Ok Google” à parler avec Monoprix. Il est alors possible d’ajouter des articles sur sa liste de courses, accessible par la suite sur le site et l’application mobile de la marque. Le programme d’intelligence conversationnelle va plus loin en proposant aux marques de faire payer la recommandation de certains articles, façon “tête de gondole” virtuelle, tout en restant dans le registre propre à l’enseigne.
On note également que depuis septembre 2018, Monoprix a signé un partenariat avec Amazon pour proposer des produits alimentaires aux clients Amazon Prime Now. L’offre se limite cependant pour l’instant qu’aux produits de marques propres et propose environ 6 000 références. Mais le PDG d’Amazon France, Frédéric Duval, a annoncé l’objectif d’élargir l’offre à 10 000 références, laissant soupçonner l’apparition de grandes marques également. [3] [4] [5]
Carrefour s’allie avec Google pour développer sa stratégie omnicanal
Depuis juin 2018, les deux acteurs ont signé un partenariat qui devrait permettre à Carrefour de proposer la commande de l’offre alimentaire et non-alimentaire. Cette fonctionnalité sera disponible dans l’environnement Google (Google Assistant, enceintes connectées telles que Google Home, nouvelle interface du site Google Shopping en France) d’ici début 2019. Elle permettra la livraison à domicile et le retrait en magasin du panier.
Face à une expérience client mitigée en raison de la fragmentation du parcours d’achat, entraînant une hausse des paniers abandonnés et une baisse de la fidélisation et de la satisfaction client, Sébastien Missoffe, Directeur Général de Google France, déclare souhaiter mettre en place “des expériences d’achat simples, fluides et profondément pertinentes”, en répondant à un besoin du client “d’expériences fonctionnelles, simples et personnalisées qui les aident à prendre des décisions sur ce qu’ils achètent, à créer facilement des paniers d’achat quelque soit le support utilisé (mobile, tablette…) et avec un paiement final facilité.”
C’est la première fois que Google s’engage avec un distributeur pour mettre en place une offre de e-commerce alimentaire en Europe. Cet accord comprend également l’ouverture d’un Lab d’innovation retail pour travailler sur l’intelligence artificielle afin de proposer une nouvelle expérience consommateur, ainsi que la transformation digitale du groupe vers l’utilisation de l’environnement de travail Google. [6] [7]
E.Leclerc veut mettre en place son panier vocal d’ici 2019
C’est en août 2018 que l’enseigne bretonne annonce son arrivée sur le marché de la voix à l’aide de Google, avec son assistant vocal pour faire sa liste de courses. L’utilisateur synchronise d’abord son compte E.Leclerc Drive ou E.Leclerc et moi, le service de livraison à domicile parisien, et peut ensuite constituer sa liste de courses. Ce service bien qu’omnicanal reste assez basique pour le moment, d’autant qu’il ne se différencie pas de ses concurrents qui proposent des services similaires.
L’enseigne souhaite cependant développer ce service et a annoncé la possibilité de convertir les éléments de la liste en “références produits”, selon l’historique d’achat s’il existe, et permettre au client de finaliser son “panier Drive”, qu’il pourra se faire livrer ou bien retirer en magasin. [8] [9]
Un engouement des distributeurs qui n’est peut-être pas celui des consommateurs. Selon une publication de The Information au mois d’août dernier, seuls 2% des utilisateurs d’Amazon Alexa utilisent l’assistant vocal pour faire leurs courses.