L’année 2020 fut une année charnière pour le marché de l’art. Confronté à une crise sanitaire sans précédent, le marché tend vers de nouveaux horizons et se réinvente. Malgré une année d’incertitude, le marché a résisté, il a même connu une progression fulgurante dans certains domaines malgré le contexte économique et sanitaire en France et dans le monde entier. Développement du marché Digital, nouvelle monnaie d’échange, nouveaux visages des collectionneurs, … 2021, la transformation est plus que jamais amorcée.
Lorsque la crise du coronavirus a frappé la planète entière en 2020, entraînant de nombreux confinement et mesures restrictives successives, le marché de l’art fut chamboulé. L’annulation successive des événements phares et la fermeture des lieux d’art ont laissés entrevoir le pire pour l’ensemble des acteurs du milieu. Ils ont rapidement dû trouver un moyen de relever de nouveaux défis et se réinventer. Le digital a joué un rôle important dans cette transformation, les enchères en ligne sont devenues monnaie courante et les galeries d’art ont rattrapé leur retard dans le numérique, en lançant sur différentes plates-formes leurs galeries interactives et 100 % on-line.
Les Etats-Unis conservent le leadership
Même si le chiffre d’affaires du marché de l’art accuse une baisse sur l’année, on note une augmentation du nombre d’acheteurs. Il faut cependant remarquer que les ventes ont surtout eu lieu durant le deuxième semestre de l’année 2020. Globalement on peut noter une très bonne résistance du marché au vu des circonstances sanitaire et économique qui ont plongées les économies mondiales.
Au niveau mondial, les Etats-Unis conservent la première place et représente à eux seuls 42% de parts de marché. La Chine arrive en deuxième position avec un peu moins de 20%, le Royaume-Uni ferme les marches du podium avec environ 20%. C’est au sein de l’Europe que les chutes sont les plus lourdes, -33 % en France et − 22 % au Royaume-Uni. En terme purement financier, le CA monde accuse une perte de 22% sur l’année 2020, totalisant 50,1 milliards de dollars. Des résultats très satisfaisant au vu de la situation particulière de l’an passé mais également en comparant avec les chiffres de l’après crise financière de 2009 ou le marché s’était effondré avec une contraction de 36%. C’est la deuxième année consécutive qu’une baisse est observée, en 2019 le marché avait décliné de 5%.
La peinture contemporaine ou ancienne monopolise les ventes avec plus de 60 %. Le dessin suit avec 25 %, la sculpture 8 %, les estampes en progression avec 4 % et enfin la photographie avec 1 %. L’Art moderne domine le marché avec un peu plus de 40 % des transactions. Il est Intéressant de noter que les œuvres ne dépassant pas les 5000 $ (environ 4300€), représentent 80 % des ventes total, en progression de 3 %. Les ventes de très haut de gamme ont souffert de la crise sanitaire puisqu’elles enregistrent une baisse de 30 %.
NFT : La nouvelle tendance qui bouscule le milieu
L’actualité du milieu de l’art dernièrement ne tourne pas uniquement autour de la crise sanitaire et les différentes répercussions, on a vu l’émergence d’un nouvel acronyme omniprésent : le NFT. Cet acronyme pourrait être traduit littéralement par « jeton non fongible » en français. La particularité des NFT c’est qu’ils sont non fongibles, ce qui signifie qu’ils sont uniques contrairement à des devises ou bien de la crypto-monnaie comme le Bitcoin. Les NFT permettent de certifier l’authenticité d’un objet virtuel, dans le cadre de l’art on va parler d’authenticité des œuvres, physique ou virtuelle. Le succès des NFT est sans précédent, la vague s’est emparée de l’ensemble des milieux, de la vente d’un tweet à plusieurs millions de dollars jusqu’à la sortie d’un d’une chanson en NFT part l’artiste canadien The Weeknd (490 000$) ou bien des œuvres de Street Art numérique. Il était évident que le milieu de l’art allait être particulièrement sensible à ce phénomène. Désormais de nombreuses galeries inaugurent des espaces d’exposition dédié aux États-Unis et en Chine, l’Europe devrait rapidement suivre le pas. On peut parler d’événement car rarement il y avait eu autant d’engouement et de médiatisation autour d’un phénomène comme celui-ci. En quelque sorte cela participe à la promotion du marché de l’art, reste à savoir si ce n’est qu’une bulle spéculative ou bien un réel engouement bénéfique sur le long terme.
Le digital tire son épingle du jeu
Le marché de l’art en ligne est le grand gagnant de l’année qui s’est écoulé. En effet, son chiffre d’affaires a doublé en comparaison avec 2019 pour atteindre un record de 12,4 milliards de dollars, passant à 25 % en part de marché global. Autre fait intéressant, 32 % des acheteurs en ligne sont nouveaux. Les acteurs du marché de l’art en ligne sont très optimistes pour l’année en cours et une majorité d’entre eux prévoit une augmentation de leur chiffre d’affaires. Pour les galeries d’art et autres marchands physiques, la question du numérique se pose de plus en plus. Pour eux, il est essentiel de développer leur présence en ligne afin d’attirer davantage de clients. L’exemple des galeries d’art en ligne prouve que c’est un procédé qui fonctionne. Le digital doit être vu comme une complémentarité à la présence physique et non comme un obstacle.
Sources :
- An Art Basel & UBS Report – The Art Market 2021
- Artprice.com Report – Le Marché de l’Art en 2020
- https://www.lesechos.fr/patrimoine/investissements-plaisir/marche-de-lart-pas-de-krach-annonce-pour-2021-1279212
- https://www.lemonde.fr/argent/article/2021/04/07/un-marche-de-l-art-impermeable-aux-crises_6075806_1657007.html