Le modèle de partage s’est développé rapidement dans de nombreux secteurs de services, en particulier dans les transports et l’hospitalité. Il offre une voie potentielle vers des sociétés durables et s’impose progressivement comme une nouvelle ère économique. Loin d’être une tendance passagère, l’économie de partage est donc en train de devenir une économie à part entière. L’achat malin, revente et achat de biens d’occasion, achat groupé, le « do it yourself » deviennent réellement un nouveau mode de consommation de plus en plus ancré dans les pratiques.
Existe-t-il un profil type d’adepte de la consommation collaborative ou des profils qui différent suivant les différentes formes d’économie de partage ? Autrement dit, les audiences diffèrent-elles suivant les types d’économies collaboratives ? Cette question nous semble essentielle à élucider afin de déterminer comment communiquer avec les audiences.
Plusieurs instituts et organismes, tels que l’Ifop, TNS Sofres, Credoc, et le PWC, OuiShare, ont dégagé des tendances globales et unifiantes qui semblent communes aux différents types d’économie de partage. Quel est le profil des usagers de l’économie collaborative. Qui sont-ils vraiment ? Quelles sont leurs motivations ?
« L’enquête “Je partage ! Et vous ?” lancée par la Fing et OuiShare dans le cadre de ShaREvolution, à tenté de cerner les motivations, usages et trajectoires des consommateurs collaboratifs. Elle a été menée sur 2 000 consommateurs de l’économie collaborative.
Les femmes, moteur de l’économie collaborative !
70% des usagers sont urbains et 59% sont des femmes ». Les femmes jouent largement un rôle central dans l’économie collaborative, écologique et renouvelable. Néanmoins, ces différences hommes et les femmes dans leur propension à réaliser des pratiques collaboratives, tendent à se réduire.
Des jeunes entre 25 et 34 ans déjà convaincus !
Toutes les études ont révélé que les utilisateurs sont des jeunes très diplômés et plutôt favorisés. Près d’un jeune sur deux a déjà eu recours à l’économie collaborative.
« Les 2/3 des usagers de plateformes collaboratives ont moins de 50 ans ! ». Rien d’étonnant à ce constat, car les personnes dites collaboratives sont surtout celles dont les usages digitaux sont les plus importants.
Selon l’étude Cofidis CSA « Les jeunes de la génération Y (25-34 ans) et les CSP+ apparaissent clairement comme les moteurs de ce modèle, ils sont respectivement 98% et 96% à utiliser les services de consommation collaboratives ainsi que 92% et 86% à être des acteurs de cette nouvelle économie. »
« Le “multipratiquant” type a entre 25 et 34 ans, il est plutôt urbain, ayant une profession intermédiaire ou supérieure (cadres, professions libérales,…), mais pas des revenus très importants (les personnes gagnant moins de 2500 € par mois y sont sur-représentées). Il est plutôt confiant dans la place qu’est amenée à occuper la consommation collaborative. »
Ce sont donc les jeunes de la classe moyenne supérieure qui dopent l’économie collaborative. Ils constituent aussi des utilisateurs représentatifs du co-voiturage. Même si les adeptes sont plutôt urbains, ce sont avant tout les ruraux qui recourent à des biens d’occasion, alors qu’à l’inverse les urbains sont davantage intéressés par des biens neufs.
« Les diplômés du supérieur, les cadres et professions intellectuelles supérieures en sont les plus friands, probablement car ils expérimentent et s’approprient la plupart des nouveautés et possibilités offertes par le numérique. Les bas revenus s’en saisissent vraisemblablement pour les économies qu’elles procurent. Les jeunes également, pour ces deux types de raisons. Mais en miroir les retraités et les non diplômés y sont plus réfractaires «
Credoc, 2018 « Le collaboratif, nouvel horizon utopique ? «
Est-il possible d’établir des profils types des utilisateurs ?
Quid de leurs motivations ?
Les pragmatiques avaient des pratiques collaboratives bien avant l’explosion de cette nouvelle économie et leur motivations semblent principalement d’ordre pratiques. Les 35-49 ans et parisiens y sont légèrement sur-représentés.
Les engagés quant à eux, adhèrent d’avantage aux coopératives (Enercoop) et aux circuits courts collaboratifs tel que l’Amap… Leurs motivations est avant tout écologique et solidaire. Il font également beaucoup de bénévolat … et ce ne sont pas des technophiles adeptes des plateformes digitales.
Les opportunistes, voient cette économie comme une occasion d’économiser et de gagner de l’argent. Leur motivation est donc clairement économique.
Et enfin, les sceptiques, sont assez méfiants et ne croient pas réellement à ce modèle économique. Lorsqu’ils ont essayé, c’était avant tout par curiosité. Il seront donc sensibles aux arguments de confiance (preuve par l’exemple avec le partage d’expérience …). Ce sont avant tout de jeunes entre 18 et 24 ans et des personnes plus âgées entre 50 et 64 ans.