LE BIG DATA et le sport peuvent-ils faire chambre commune ?
À la question le BIG DATA et le sport peuvent-ils faire chambre commune ?
La réponse est sans appel, oui. C’est même devenu une évidence. À l’échelle mondiale, le marché du sport représente 2% du PIB mondiale avec une croissance moyenne de 4% par an. C’est également dans ce secteur que l’exploitation de données sportives a démontré toute son utilité et potentiel.
LES YEUX RIVÉS SUR LA DATA
La DATA est essentielle, pouvant être partagée, proposer des informations très détaillées participant à l’amélioration du sport professionnel dans tous ses aspects. Avec l’arrivée des objets connectés permettant de collecter plus de données donc plus d’informations concernant l’utilisateur. Le sport mêle n’importe quel sportif, du coureur du dimanche souhaitant améliorer ses performances, aux sportifs de haut niveau prêt à décrocher un trophée de plus à son palmarès, la data n’oublie personne et donne des informations significatives.
LE BASEBALL, PREMIÈRE VICTIME DE LA DATA
Pionner dans le traitement de la Data, le Baseball est l’un des sports ayant démontré l’impact des traitements des données sur les performances sportives. En témoigne, le film « Moneyball » mettant en scène l’équipe Oakland Athletics en crise de résultats et ayant besoin de joueurs performant pour remonter la pente. Le directeur général va alors s’appuyer sur les données pour bâtir une équipe sur des chiffres impactant et non plus sur la motivation des joueurs pouvant fluctuer au rythme de la saison. Elle en sortira finalement grandis car Oakland finira comme l’une des meilleures franchises des États-Unis. À présent, le recrutement, via la data, est en forte croissance tous sports confondus.
Par ailleurs, le Big data peut-être utiliser dans d’autres contextes, notamment pour améliorer la performance du sportif en vue d’une compétition, d’un match ou simplement pour ses besoins personnels.
COMMENT CELA SE MET EN PLACE DANS LES AUTRES SPORTS ?
L’analyse des performances sportives des joueurs est sur une tendance croissante impactant largement l’industrie du sport, ne pas l’appliquer reviendrait à se désarmer face à une concurrence accrue.
Le GPS Tracking pour améliorer la performance
Des entreprises permettant de tracker la performance des sportifs via une caméra les mouvements des joueurs sont suivis grâce à des capteurs présents dans tous les stades ou terrain d’entraînement. Le suivi des joueurs agit comme un système GPS conduisant à une inondation de données pour l’analyse des données statistiques. Les données mesurées sont larges (mouvement, vitesse, kilométrage, nombre de tentatives de tir, saut) et permettent d’aider à la croissance des joueurs et ainsi devenir plus performants.
Le football data : comment utilise-t-on la data pour améliorer les performances ?
Les enjeux économiques étant très importants autour de ce sport, le marché du football pèse des milliards d’euros dans le monde. La Data permet de capter des informations beaucoup plus pertinentes et ainsi générer des performances qui vont être utiles à tous les acteurs. Mais comment s’y prend -on pour extraire les données ?
Nous avons évoqué précédemment le GPS Tracking où les caméras et capteurs sont répertoriés tout autour du terrain permettant de capturer les données des athlètes liées à leurs performances. D’autres méthodes sont utilisées comme les brassières électroniques où des boitiers sont fixés dans le dos ou encore la présence de capteurs dans les ballons. Ces outils offrent la possibilité de calculer le pouls, leurs vitesses, leurs explosivités, le nombre de passes, de buts, de kilomètres parcourus ou encore la chaleur corporelle. Vous l’aurez compris, nous pouvons analyser toutes sortes de données et il permet de donner des indications sur la santé du joueur, sur ses performances voire même de savoir si le joueur progresse ou stagne. Après transmissions des données à l’équipe Data, le staff technique peut envisager de manière plus rationnelle les matchs.
Des données collectées, des indicateurs comme l’exptected goal (xG) sont définis et calculés. Cet indicateur permet de fournir des informations sur le nombre de buts que l’on peut espérer d’un joueur ou d’une équipe selon sa position sur le terrain pour marquer. Pour obtenir ce KPI, de nombreux paramètres liés au football sont pris en compte : la distance entre le joueur et le but, son pied de prédilection, les différentes zones où ses tirs sont contrés par le gardien, la défense, dans le filet ou en dehors du cadre. Grâce à la data, le football a permis aux audiences non initiées à la pratique de comprendre relativement plus rapidement les performances de son équipe ou de son joueur favori et ainsi émettre son avis plus avisés. Ils pourront alors prendre une décision plus aisément lors d’un pari sportif car la data peut leur confirmer ou dé-confirmer une pensée liée à la rencontre.
Les médias sont également impactés par la data, en effet le traitement de donnée a permis aux journalistes de lisser leurs analyses et ainsi raconter une analyse plus probante marquant l’esprit du téléspectateur. Par exemple, connaître la vitesse exacte du joueur lors d’une action de jeu, la vitesse à laquelle se déplace le ballon lors d’une frappe ou d’un coup franc ou encore les zones du terrain où l’équipe obtient le plus de situations pouvant amener un but.
Néanmoins, le football est l’un des sports où l’incertitude est la plus élevée, de ce fait, il n’est pas toujours possible de pouvoir évaluer l’ensemble des faits de jeu pouvant exister. À l’image de la trajectoire que pourrait prendre le ballon qui reste complexe à définir mais également anticiper la réaction d’un joueur liée à une action rend la tâche complexe.
Comment la Formule 1 utilise la data au profit de la performance ?
La formule 1 a souvent été pionnière dans les avancées technologiques, car être performant signifie dominée la compétition. De ce fait, la recherche de la performance est devenue, au fil des années cruciales, pour briller.
Prenons l’exemple de l’écurie Mercedes où près de 62 techniciens, 20 ingénieurs sont mobilisés à chaque course, en effet il existe un nombre d’indicateurs important afin d’atteindre une performance record comme cela a été le cas en 2017 puis en 2018. Mercedes a gagné 4,7 secondes et c’est grâce à la data qu’elle a pu réaliser cette prouesse. Pour y arriver, les équipes ont recruté des Data Analyst s’associant à des sociétés spécialisées dans la collecte de données. Ainsi on relève :
- 500 Go de données sont produites en une course avec une seule formule 1
- 300 capteurs présents sur les voitures lors des essais
- 200 capteurs présents sur les voitures durant la course afin que cette dernière soit plus légère.
Et quand est-ce que la data récupérée est-elle utilisée pour améliorer les performances ? Elles se font à l’instant T.
Le traitement puis la visualisation des données sont analysés en temps réel et permettent d’affiner la stratégie mise en place afin de répondre aux besoins du véhicule et même du pilote.
La formule 1 a démontré que la data à révolutionner la pratique de ce sport mais également le monde de l’automobile au global. La collection des données permet certes d’améliorer les véhicules de courses mais sont également réutilisées pour améliorer les véhicules utilisés quotidiennement.
L’ALCHIMIE ENTRE SPORT & BIG DATA : ET LA PLACE DES FANS ?
La collecte de données n’implique pas seulement l’amélioration des performances des sportifs, elle touche l’ensemble de l’industrie du sport dont les fans spectacles sportifs. De nombreuses technologies ont été mis en place ces dernières années afin d’améliorer l’expérience des fans de sport. Ces derniers se rendent régulièrement dans les enceintes sportives avec des appareils connectés afin de vivre des émotions plus fortes et capturer les moments marquants de la rencontre, les fans sont, alors, en attentes d’expériences inédites.
Dans un futur relativement proche, des changements sont à prévoir. Par exemple, sur le terrain il sera possible de lancer les replays de manière instantanée, obtenir des vues alternatives et des vidéos rapprochées. Il sera également possible de commander de la nourriture depuis son appareil mobile et se faire livrer à sa place sans perdre un instant du match.
Tout comme la data, les places occupent une place chère aux yeux des décideurs des équipes sportives, il est alors nécessaire de répondre aux besoins des supporters en leur offrant une expérience personnalisée afin de les fidéliser et accroître les revenus des institutions sportives. La data est alors perçu comme un moyen d’être plus précis dans son approche à la clientèle et accroître son business.
LE MACHINE LEARNING EST LE FUTUR DU BIG DATA SPORTIF
Selon Patrick Lucey, le Machine Learning et l’IA ont un rôle déterminant dans la collecte de données sportives car elles vont offrir la possibilité d’ajouter un contexte aux données sportives. En plus de la mesure de la vitesse et de la distance, par exemple, on se demande souvent :
- Combien de sprint le joueur a effectué durant la rencontre ?
- Est-ce que les accélérations ont-ils mis le joueur sous pression et comment les as-t-il gérer ?
Dans la même idée, la firme STATS souhaite fournir aux coachs à trouver des solutions rapidement et ainsi améliorer le rendu de l’équipe. Ils seront alors en mesure de passer plus de temps sur des éléments stratégiques comme faire le lien entre la donnée analysée et les actions créées.
La data va permettre d’améliorer la valeur des données ce qui est non négligeable pour les sports assez complexes demandant une forte mise en place tactique comme le football ou le rugby. Le Machine learning va ainsi faciliter la compréhension des données aux staffs technique en les représentants dans un contexte, cette technologie met en lumière des mesures objectives permettant de mettre en valeur des moments clés qui ne peuvent être repérés par l’humain. Par exemple, la technique du ghosting permet de simuler des événements pour prédire ce qui pourrait arriver c’est-à-dire comment l’équipe pourrait réagir selon un événement de jeu précis. Grâce à l’apport du Machine Learning et de l’IA, le staff des équipes sportives aura la possibilité de réagir plus rapidement à un évènement affectant son équipe lors d’une rencontre.
Plus que jamais sport et Big Data sont sensiblement liés et pour triompher à tous les niveaux, il est plus que nécessaire de compter sur la science des données.