De la roue au satellite, les évolutions technologiques ont bercé les civilisations depuis le plus jeune âge de l’humanité. Poussé par le désir de simplifier la vie des hommes dans leur quotidien à l’origine, la technologie a pris un tournant exponentiel depuis les deux derniers centenaires. C’est ce que nous avons appelé le progrès. C’est dans ce contexte qu’à l’heure actuelle, 80% de la population est équipé d’un smartphone quand la téléphonie mobile n’existait pas encore il y a 30 ans .
Le besoin : le pêché originel
Avant toute chose, il est nécessaire de rappeler le caractère intemporel du besoin, avant même la création du langage. C’est le sentiment commun, peut-être même le premier, à toute forme de vie. Formulée ou à l’état d’intention, la requête – qui traduit le besoin – est donc un processus naturel. Gravissant la pyramide de Maslow à pas de géant, du besoin de se nourrir à celui de se divertir, l’homme est parvenu à un niveau d’intelligence et de technologie qui lui permet non seulement de formuler ses requêtes, mais également de le faire au moyen du verbal, du non-verbal, de l’écriture et plus récemment via de nouveaux outils – les devices telles que l’ordinateur, la tablette et le smartphone – qu’il a à sa disposition. Entre alors en jeu la technologie qui, petit à petit, affranchit l’homme de l’effort qu’il a à fournir pour formuler sa requête jusqu’à y répondre avant même qu’elle soit énoncée, grâce à des modèles prédictifs de plus en plus pointus – permis grâce aux recherches en neuromarketing et à des algorythmes de machine learning toujours plus aboutis.
La technologie comme bras droit de la requête
Dès lors qu’on s’intéresse à l’évolution de notre espèce et au contexte historique de nos différentes sociétés, une évidence se dessine peu à peu : à l’origine, la technologie et le développement des outils n’est autre qu’un moyen déployé par l’homme pour parvenir à répondre à un besoin de la manière la plus simple qui soit. Par exemple, lorsque l’homme a eu besoin de traverser la mer, il a du réfléchir à un outil lui permettant d’assouvir son besoin : est alors né l’invention du bâteau. Ici, c’est le processus mental qu’il est intéressant d’étudier : soulignons le fait que lorsque l’individu s’interroge, il auto-formule sa propre requête à la destination de son cerveau : « comment vais-je faire pour traverser ce bras de mer ? ». Dans ce cas présent, il y répond de lui-même en faisant l’expérience du bois qui flotte, de la voile qui vole au vent, etc…
Ce qu’il faut retenir dans cet exemple, c’est ce processus de questionnement, à la fois très large et très précis, qui anime nos consciences au quotidien. Il est dans notre nature de poser des questions, d’interroger, de remettre en question, de douter. Pour palier ces questions, la technologie vient en renfort et s’immisce dans nos vies de sorte qu’à l’heure actuelle, il n’a jamais été aussi facile d’obtenir réponse aux questions qui nous tarraude. Comme le dit si bien Google : « Everything starts with a Search. »
Et le marketing dans tout ça ?
Le marketing est une science souple par essence. Le marketing écoute, se réfléchit, s’adapte à l’environnement auquel il est confronté. Il évolue autour du concept de besoin de la plus brupte de ses formes à ses arrêtes les plus fines. Par conséquent, quoi qu’il arrive, il se doit de retomber sur ses pattes. Or, à travers, la technologie et l’avénement du digital, il le fait à merveille et pour cause : plus de 2000 milliards de requêtes sont effectués chaque année rien que sur le moteur de recherche de Google.
Le marketing fait le lien entre le besoin et la technologie. En tirant parti des différents outils à disposition dans leurs environnements respectifs, les marketeurs ont développé des process qui leur permettent de comprendre et de répondre aux besoins de leurs consommateurs de manière encore plus précises qu’auparavant :
- en adadptant les formats publicitaires aux devices du marchés
- en développant des pistes d’amélioration telles que le vocal search
- en proposant des plateformes aux normes des géants de la technologie et aux goûts des consommateurs
- …
Vers une redéfinition du besoin : une approche philosophique et éthique
La multiplication des outils et les formidables possibilités qu’ils induisent dans nos modes de vies modernes suggèrent un gain de confort indéniable. Aujourd’hui, il est possible d’obtenir réponse à ce que l’on cherche, qu’importe l’endroit où l’on se trouve. Et à l’avenir ? on peut bel et bien imaginer qu’il sera de plus en plus facile de formuler sa requête, jusqu’à n’avoir plus rien à faire.
Par conséquent, les questions qu’il faut se poser sont les suivantes : est-ce que la voie que nous empruntons est légitime ? A-t-on réellement besoin de tous ces nouveaux outils ? Les requêtes que nous formulons sont-elles vraiment « utiles »? Car en effet, il semble bien qu’avec l’avènement de la technologie – poussé par le marketing – l’homme n’ai jamais été aussi capricieux, obéissant à la tendance bien connue et naturelle de l’enfant gâté jamais rassasié. N’oublions pas les principes de bases : derrière chaque requête se cache une intention de requête définit par un besoin. Partant de ce constat, la technologie (et tous ses bienfaits) n’est-elle pas à l’origine d’une redéfinition profonde de nos besoins et comportements de requêtes ?