Le Bitcoin, monnaie numérique la plus connue et la plus populaire au monde, est-il une monnaie dangereuse ? Va-t-il se relever après une chute libre au-dessous de la barre psychologique et sous la menace de plusieurs interdictions ? Est-il plus avantageux que l’or ? Les fluctuations de cette monnaie virtuelle ces derniers temps laissent beaucoup de questions sans réponses claires. Son cours a chuté de plus de 14% uniquement le vendredi dernier sur les principales places boursières selon le portail CoinMarketCap. Le Bitcoin dont la valeur d’échange a avoisiné les 20 000 dollars vers la fin du mois de décembre dernier, était en dessous des 9 000 dollars ce vendredi.
Cette chute brutale s’explique d’une part, par des mesures prises par les autorités de certains pays asiatiques notamment la Corée du Sud, la Chine et l’Inde et de l’autre, par l’interdiction de la publicité des cryptomonnaies sur Facebook et le piratage de l’équivalent de 430 millions d’euros d’actifs numériques au Japon. Comme les autres cryptomonnaies suivent également une tendance baissière, c’est l’ensemble de la capitalisation des monnaies virtuelles qui est en baisse (du jeudi au vendredi elle est passée de 511 milliards de dollars à 420, 72 milliards). Les cryptomonnaies ont donc connu un début d’année très volatile après l’euphorie de la fin de l’année 2017.
Les menaces de régulation de certains pays asiatiques impactent négativement le Bitcoin
La Corée du Sud qui abrite certaines des plus grosses plateformes d’échange de Bitcoins envisage prendre des mesures pour lutter contre la délinquance sur Internet. Selon son ministre de la justice, certains crimes sont rendus possibles dans le pays grâce à ces monnaies. D’où la nécessité de mettre en place des mesures répressives à l’encontre des plateformes d’échange de Bitcoins.
Selon certains analystes, la Chine s’apprête à interdire les activités de minage du Bitcoin. Les activités informatiques qui consistent à émettre la monnaie virtuelle sont sérieusement menacées par les autorités chinoises. Or c’est le pays qui a l’activité de minage de Bitcoins la plus développée au monde.
Le gouvernement indien, quant à lui, par la voie de son ministre des Finances Arun Jaitley, considère que les monnaies numériques sont des moyens illégaux de payement. Pourtant, le pays ambitionnait tout récemment de développer la technologie de Blockchain pour développer son économie numérique.
Le bitcoin a souffert de l’interdiction de la publicité sur les monnaies virtuelles par Facebook
Dans le cadre de sa nouvelle politique de lutte contre la publicité mensongère, Facebook a annoncé sur son site Internet l’interdiction de toute publicité visant à « promouvoir les produits et services financiers fréquemment associés avec des pratiques promotionnelles trompeuses ou frauduleuses, comme les options binaires, les ‘initial coin offerings’ et les cryptomonnaies« . Il n’a toutefois pas précisé si c’est l’ensemble des publicités sur les cryptomonnaies qui est concerné par cette décision.
Les actes de piratage qui sèment le doute dans la tête des investisseurs vont-ils achever la cryptomonnaie ?
La plateforme d’échange de Bitcoins CoinCheck fondée en 2012 au Japon a subit le plus grand piratage jamais enregistré dans l’histoire du monde des cryptos. L’équivalent de 430 millions d’euros a été dérobé dans la nuit du 25 au 26 janvier 2018. Pour rappel, MtGox a connu une déroute similaire en 2014. La disparition de l’équivalant de 480 millions de dollars avait conduit à sa fermeture. Selon le ministre des Finances japonais Taro Aso, c’est la société CoinCheck qui n’a pas pris toutes les mesures de sécurité nécessaires pour protéger ses clients. La plateforme a ainsi annoncé un remboursement de ses clients après une série de mesures prises à son encontre par les autorités. Elle a promis de puiser de ses fonds propres pour rembourser les clients.
Un autre incident lié au piratage est à signaler du côté d’Oxfordshire, au sud de l’Angleterre où un couple a été braqué à son domicile et forcé de transférer ses Bitcoins aux malfrats. 4 hommes encagoulés ont pointé leurs fusils sur le couple qui possédait des Bitcoins. La femme a été ligotée en attendant que l’homme (trader) fasse le virement sur le compte des braqueurs.
En ce début de février, la question qui revient le plus souvent est de savoir que faire si le Bitcoin ne se stabilise pas au-dessus des 10 000 dollars. Faudra-t-il se séparer de ses cryptoactifs ou attendre la hausse des gains ?
Yaya DIALLO Passionné par la révolution du numérique et des enjeux juridiques qu’elle implique, j’éprouve un intérêt particulier pour le Big Data et l’Intelligence Artificielle